Paris se prend à rêver

Dans la foulée de sa victoire surprise (1-0) à Gerland, le Paris SG, vainqueur (3-1) vendredi, en match avancé de la 34e journée de Ligue 1, d'un OGC Nice mal en point, voit contre toutes attentes ses ambitions revues à la hausse en cette fin de championnat. Dans un Parc des Princes enfin comblé, Pedro Pauleta sur penalty et Jérôme Rothen, pour son premier but sous le maillot parisien en L1, ont offert un onzième succès cette saison au club de la capitale. Une victoire qui place provisoirement les hommes de Laurent Fournier à une flatteuse septième place au classement.

Ainsi va ce championnat de France de Ligue 1, version 2004-2005. De ce Paris SG moribond près de dix mois durant est en train de naître en cette fin de saison une équipe aux ambitions de jeu certes modeste mais qui, portée par un nouveau souffle – dont le mérite revient pour l'essentiel à un Laurent Fournier à l'avenir toujours aussi incertain dans la capitale... -, s'en va, à quatre journées du terme de cet exercice, rêver d'une impensable qualification européenne.

Bien sûr, le PSG n'en est pas là et il faudrait un heureux concours de circonstances et de résultats favorables pour que les Parisiens se frottent la saison prochaine à l'élite continentale en Coupe de l'UEFA. Mais le Parc chante à nouveau la gloire de ses protégés, Pauleta ne rate plus ses penalty et Jérôme Rothen, débarqué à l'intersaison avec le statut de nouvelle étoile parisienne, a inscrit son premier but sous ses nouvelles couleurs. Une victoire (3-1) face à Nice au final et l'éclaircie, qui réchauffe ce PSG en cette fin de saison, suffit au bonheur d'une équipe à la trajectoire pas banale.

Tristes Niçois...

Déjà, la seconde période produite à Gerland il y a moins d'une semaine aux dépens d'un Olympique Lyonnais vidé par sa désillusion européenne avait laissé poindre les indices d'un retour en forme de Pierre-Fanfan et ses coéquipiers. Vendredi, face à des Niçois qui n'en finissent plus repousser un maintien qui pourrait bien leur échapper, le PSG a mordu dans son match avec cette envie et ce désir de séduire qui lui auront tant manqué cette saison. La paire Ljuboja-Pauleta, réhabilitée par Fournier depuis son intronisation – et dont la condamnation par Halilhodzic tout au long du début de saison ressemble à la lumière de cette réussite tardive à un véritable crime envers Paris... - incarne cet état d'esprit tout neuf.

Complices et efficaces, à l'image déjà de leur but inscrit de concert à Gerland, le Serbo-Monténégrin et le Portugais ont une fois encore trouvé la clé de ce match. L'ancien Strasbourgeois s'offrait la première occasion suite à une mauvaise relance d'un Gregorini que l'on avait connu plus inspiré. Le portier niçois se rattrapait en gagnant son tête à tête avec l'attaquant parisien (2e). Cette première demi-heure de jeu laissait Nice exsangue et dominé là où Gernot Rohr escomptait voir ses joueurs tenter crânement leur chance. Pauleta, par deux fois, seul sur une échappée (12e), puis de la tête sur un centre de Pichot (19e), butait sur le dernier rempart aiglon. C'était encore le Lusitanien qui, alerté sur un centre de Ljuboja, reprenait instantanément au-dessus du cadre (28e).

Au cœur de ce long monologue parisien, Nice allait pourtant se voir offrir une chance inespérée de contre-carrer cet implacable scénario. Une mauvaise relance dans l'axe de la défense du PSG mettait sur orbite le Niçois Larbi qui échouait sur le "peu de talent" d'un Alonzo à la parade (36e). l'OGC Nice avait laissé passer sa chance. Dans la foulée, un centre d'Armand cherchait Pauleta, accroché par Abardonado au cœur de la surface niçoise. M. Viléo n'hésitait pas et accordait le penalty que Pauleta transformait de manière imparable en pleine lucarne (1-0, 39e). Trois minutes plus tard, le Russe Semak s'infiltrait côté droit et décochait une lourde frappe qui s'échouait sur le poteau mais que Rothen exploitait. L'ancien Monégasque crochetait son vis-à-vis et Pauleta s'effaçait pour le laisser placer une frappe croisée qui terminait dans le petit filet d'un Gregorini battu par deux fois en l'espace de trois minutes (2-0, 42e).

Semak et Rothen, soir de premières!

Auteur de son premier but sous le maillot parisien, Rothen tournait le dos aux galères et goûtait enfin aux clameurs du Parc: "Ce premier but, j'y tenais. En plus au Parc, c'est bon. J'y tenais vraiment", lâchait-il simplement heureux sur la voie des vestiaires. Et il était dit que ce serait le soir des premières puisque, après s'être assoupi une bonne demi-heure durant en seconde période, le PSG, jamais inquiété ou presque durant ce temps, la défense centrale faisant bonne garde malgré le forfait de dernière minute d'un Yepes parti assister à la naissance de sa fille, repartait de plus belle. Et c'est Semak qui inscrivait son premier but en Ligue 1 sur un contre orchestré par... Pauleta et Ljuboja (3-0, 85e).

Le public parisien pouvait chanter et saluer comme il se doit ce qui était alors la plus large victoire de la saison. Mais un but contre son camp d'Armand, suite à un coup-franc de Vahirua, privait le PSG de cette satisfaction (3-1, 90e). Un challenge à atteindre au cours des quatre prochaines journées pour le désormais... septième de Ligue 1. Tout bonnement i-nes-pé-ré!

ERIC DELTOUR
Sports.fr