Balmont n’est pas suspendu

Le joueur niçois a été blanchi : pour la première fois, un carton rouge n’entraîne pas une suspension automatique.

FLORENT BALMONT pourra jouer demain contre Nantes. La commission de discipline de la Ligue de football professionnel, réunie hier soir, a décidé, pour la première fois (*), de ne pas infliger au Niçois le match de suspension automatique qui suit tout carton rouge. « On peut considérer que c’est un précédent, avouait Jacques Riolacci, président de la commission. Pour la première fois, la commission a effacé un carton rouge. »
Expulsé samedi dernier lors de la rencontre Nice-Sochaux (1-2) pour une faute de main qui n’existait pas, Florent Balmont avait bénéficié du soutien de… l’arbitre du match, Patrick Lhermite, qui reconnaissait, dès le lendemain, son erreur. « Devant l’évidence, née de la vision des images et de la lecture du rapport de l’arbitre reconnaissant, ce qui est tout à son honneur, avoir commis une faute, expliquait Jacques Riolacci, le simple sentiment de justice veut qu’on rétablisse les faits tels qu’ils se sont passés. À partir de là, la commission a considéré que le joueur n’avait commis aucune infraction susceptible de justifier une sanction disciplinaire. Il fallait revenir sur la décision et effacer le carton. »

Riolacci : « On sera vigilant »

De là à imaginer que cette jurisprudence pourra engendrer quelques excès, il y a un pas que la commission n’entend pas franchir. « Certains diront en effet que la porte est ouverte, dit Jacques Riolacci. Elle est entrouverte. Jusque-là, nous avions toujours considéré qu’il fallait suivre les arbitres dans leurs erreurs d’appréciation. Désormais, en cas d’erreur manifeste comme dans cette affaire, on pourra reconsidérer notre position. Mais qu’on ne s’attende pas à ce qu’on déjuge les
arbitres régulièrement. On sera vigilant. »
Maurice Cohen, le président niçois, venu défendre son joueur, se disait « serein » avant d’entrer en audition. Il voulait « essayer de faire réparer une injustice. À partir du moment où la vidéo permet de sanctionner a posteriori un joueur, elle
doit aussi permettre de rectifier une erreur reconnue notamment par le trio arbitral. » Et pour défendre son point de vue, le président azuréen s’appuyait sur une circulaire de la FIFA, no 948 du 11 janvier 2005, qui, paradoxalement, rappelait aux associations l’obligation d’infliger au moins un match de suspension automatique à tout joueur exclu, mais précisait, sous le chapitre « preuve télévisée » que pouvaient « être pris en considération comme moyens de preuve lors de l’instruction des faits les enregistrements audio et vidéo attestant que l’arbitre a rendu une décision erronée manifeste… ».

Le président niçois se montrait satisfait de l’issue de la réunion : « Balmont a été réintégré dans ses droits, disait-il. C’est juste. Je suis très content. Pour nous l’affaire est close. » Pas tout à fait concernant le match, puisque les incidents qui ont eu lieu au stade le même soir, seront jugés la semaine prochaine. Maurice Cohen devrait donc revenir à Paris, en compagnie du directeur de la sécurité du club azuréen, M. Bloch, et du délégué principal du match, M. Petit, eux aussi convoqués par la commission.

RICHARD PORRET
L'Equipe