En difficulté depuis le début de la saison à domicile, Nice a profité d’un match à huis clos sans pression populaire pour remporter un précieux succès (1-0) contre des Auxerrois stériles, lors de la 12e journée de Ligue 1.
Par essence, un match à huis clos est toujours particulier. Celui infligé à l’OGC Nice, suite aux exactions commises par une frange de ses supporters lors de la venue de Saint-Etienne pour le compte de la 6e journée, l’est peut-être davantage encore. D’une part car découvrir le Stade du Ray vide, où règne un silence de cathédrale, à de quoi surprendre quand on connaît l’ambiance bouillante qui le caractérise habituellement. Et d’autre part car les supporters niçois ne feront jamais rien comme les autres. Réunis en dehors de l’enceinte sportive, ils se distinguaient par leurs chants… et leur imagination, lorsque un fumigène atterrissait sur la pelouse avec un petit parachute, dans le courant de la première période. Finalement, d’un point de vue sonore, les joueurs n’ont pas forcément dû avoir l’impression de jouer un match à huis clos.
Koné ne trouve pas le cadre…
Quoiqu’à voir leur début de match, d’une timidité effrayante, on pouvait se demander si ces tribunes vides n’avaient pas tendance à les inhiber. Auxerre avait la maîtrise du ballon, mais sans parvenir à se mettre en position de tester Grégorini. Et les Aiglons paraissaient redouter les qualités de contre de l’équipe bourguignonne. Du coup, il fallait attendre la vingtième minute pour assister à la première frappe de la rencontre. Benjani profitait d’un excellent centre à ras de terre d’Akalé pour placer sa reprise sur le poteau… mais le Zimbabwéen était préalablement signalé hors jeu. Une action qui avait le mérite de sortir les joueurs locaux de leur torpeur. Koné se mettait à donner le tournis à son vis à vis, Martin. Mais comme bien souvent depuis le début de la saison, le petit Ivoirien ne trouvait pas le cadre sur une frappe venue de la gauche (26e), puis sur un face à face avec Cool où il glissait le ballon en sortie de but (28e).
…Vahirua en revanche, oui
Mais si Koné ne parvenait pas à marquer lui-même, ses provocations permettaient aux siens d’obtenir un coup franc très bien placé, dans l’axe, à l’entrée de la surface. Vahirua se chargeait alors d’expédier le ballon dans les filets de Cool, pas aidé sur le coup par un mur d’une cohésion et d’un placement suspects (1-0, 33e). Cette ouverture du score, qui venait récompenser dix bonnes minutes niçoises, changeait la donne de la rencontre. Auxerre, qui s’était un peu endormi après une bonne entame, reprenait le contrôle des opérations, mais sans réussite jusqu’à la pause, atteinte sur cet avantage d’un but en faveur des Aiglons.
Dès la reprise, l’AJA reprenait sa domination stérile. La circulation de balle bourguignonne désarçonnait à plusieurs reprises la défense niçoise. Mais à chaque fois la dernière passe manquait d’assurance ou de précision. Sauf sur une ouverture en profondeur de Cheyrou vers Lachuer, qui se présentait seul face à Grégorini. Mais retenu par le brassard par Tchato, le capitaine auxerrois ne parvenait pas à appuyer sa frappe, qui finissait sa course dans les bras du gardien azuréen. Le penalty n’était vraiment pas loin (53e). Sur une mauvaise relance de Fanni, Akalé contrait le ballon, dont héritait Kahlenberg seul face à Grégorini. Perturbé par le retour d’Abardonado, le Danois plaçait une triste frappe directement sur le portier du Gym (60e).
Une défaite sans conséquence pour l’AJA
Le moment était alors tout choisi pour Frédéric Antonetti pour procéder à ses deux premiers changements, avec les entrées de Camara et Bigné à la place de Vahirua et Bagayoko. Quelques instants plus tard Santini l’imitait en lançant Pieroni et Luyindula, dont on peine à comprendre pourquoi il était sur le banc au départ, tant la forme de l’international est resplendissante depuis quelques matches. Toujours est-il que ces différents changements ne modifiaient en rien la physionomie de la rencontre. Nice gérait son avance à la perfection, en faisant tourner au maximum le ballon. Et Auxerre continuait d’attaquer de manière trop désordonnée pour mettre en difficulté une arrière-garde de plus en plus resserrée au fur et à mesure que l’on se rapprochait du terme de la rencontre. Une frappe pas assez appuyée de Diaby (84e) venait faire courir un dernier frisson dans l’échine d’Antonetti, qui pouvait lever les bras quand monsieur Moulin sifflait la fin sur cette victoire 1-0.
Un succès qui permet aux Aiglons de remonter au 11e rang et surtout de prendre leurs distances par rapport au premier relégable, avant de se rendre à Nancy. De leur côté, les Bourguignons confirment qu’ils sont bien les Dr Jekyll et Mr Hyde de la Ligue 1, capables d’écraser Troyes (3-0) un samedi, puis de s’incliner sans se créer la moindre occasion de but la semaine suivante. Toujours est-il que ce revers n’a pas de graves conséquences au classement, où les hommes de Santini perdent une place (5e). Reste maintenant à voir quel visage ils montreront pour la réception du PSG dimanche prochain ?
Cédric Callier
Sport24