Très bon dans le jeu, le buteur ivoirien de Nice n’arrive pas à marquer.
Si Nice a déboursé 3 Millions d'Euros pour faire venir Bakari Koné de Lorient (L 2), c’est que l’Ivoirien (24 ans) a quelque chose en plus. Titulaire immuable, il s’applique à le démontrer à chaque rencontre. « Ça va, c’est moins dur que ce que je croyais, dit-il. Je joue comme j’ai toujours joué et ça se passe bien. » Sa vivacité empoisonne les adversaires, son style spectaculaire met le feu dans les défenses et régale le public. Il est devenu l’un des chouchous du Ray en même temps qu’un des joueurs niçois les plus réguliers.
Seules deux choses le dérangent. D’abord, les coups qu’il prend. « Je pensais qu’en L 1, on était plus protégés. » Ensuite, ses difficultés à marquer. Meilleur buteur de Ligue 2, l’an passé (24 buts), Koné n’a inscrit qu’un but en L 1, lors de la 2e journée à Toulouse (2-0). « Un but, c’est rien du tout, assène-t-il, sans avoir l’air inquiet. Il y a des périodes comme ça. Ça m’est déjà arrivé à Lorient. Je ne me prends pas la tête. »
Pour Frédéric Antonetti, Koné doit encore s’adapter au haut niveau qu’il découvre à peine. « Il manque de réalisme, dit l’entraîneur. Mais, lors de sa première saison à Lorient il n’avait marqué que dix buts (2003-2004). Par rapport aux occasions qu’il se crée, il y a un déficit. Ça se corrigera lorsqu’il va gagner en confiance et en sang-froid. »
Ce qui fait surtout débat à Nice, c’est le positionnement du petit Ivoirien (1,63 m), maintenu sur le côté par l’entraîneur. Un débat dans lequel Koné ne veut pas entrer, même s’il affirme : « Si j’ai 30 mètres à faire et deux adversaires à éliminer avant de tirer, c’est plus dur que si je suis tout de suite devant le but. » La question exaspère parfois Antonetti. « Il n’est pas cantonné sur un côté, dit-il. Il fait à peu près ce qu’il veut. Mais je n’aime pas qu’il reste dans l’axe. Je l’y ai mis deux fois et ça n’a pas été concluant. Il pourrait y jouer avec Bagayoko, si j’avais un milieu droit et un milieu gauche. Ce n’est pas le cas et, pour que l’équipe soit équilibrée, je le préfère sur le côté. S’il avait marqué les quelques buts qu’il méritait et si on avait trois points de plus, on n’aurait pas ce genre de discussion. » Koné sait donc ce qui lui reste à faire. Et si la venue de Bordeaux lui offrait un déclic ?
Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe