L'espace d'un match, les Niçois ont failli sortir de l’anonymat dans lequel ils sont engoncés depuis le début du Championnat. La semaine dernière, il leur a manqué un petit quart d’heure pourbattre l’ogre lyonnais et être les premiers à se payer le scalp de la seule équipe européenne encore invaincue. « On en est au même point, dit Antonetti. Quatorzième du classement avec un seul droit : celui de se taire et de travailler. » Mettre l’accent sur la tactique, par exemple. Face à l’OL, l’entraîneur corse avait abandonné son – presque – sacrosaint 4-3-3 avec trois attaquants sur la largeur du terrain pour un 4-3-1-2 avec un meneur de jeu derrière deux attaquants axiaux. « Ça fait un moment que cette formule me trottait dans la tête, dit il. Je pensais bien que Marama(Vahirua) avait toutes les aptitudes pour prendre le jeu à son compte.Ce que j’ignorais, c’est s’il était capable de se faire violence pour les efforts défensifs. »
La réponse a été positive et le Gym, dans cette configuration, a livré un très bon match, le meilleur peut-être de la saison compte tenu de l’adversaire. Pour autant, ce schéma de jeu a peu de chances d’être reconduit cet après-midi à Rennes. Frédéric Antonetti se laisse encore le temps de le réflexion jusqu’au coup d’envoi, mais, en Bretagne, il devrait revenir à une équipe plus classique, en 4-3-3, dans le style de jeu qui a déjà permis aux siens de ramener dix points (une seule défaite à Lille) de ses différents déplacements. « Peut-être, explique le coach. Mais je peux aussi évoluer en 4-2-1-3. On avait joué ainsi face à Saint-Étienne et , malgré le résultat (0-1), ça avait bien fonctionné. C’est un luxe de pouvoir disposer de plusieurs schémas. » Le but d’Antonetti, désormais, est même que son équipe soit capable de changer de style de jeu à l’intérieur d’un même match. Pour l’heure, il sait que ses joueurs manquent encore un peu de maturité tactique pour y parvenir. Mais l’entraîneur ne désespèrepas. Et, même si le Gym doit y laisser des plumes, il préfèrera toujours imposer son jeu que s’adapter à celui de l’adversaire.
Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe