Titularisé dans la cage niçoise jusqu’à la finale de la Coupe de la Ligue, Hugo Lloris a rapidement fait oublier qu’il n’est habituellement qu’une doublure. Un avant-goût du haut niveau pour celui dont on redevrait entendre parler rapidement.
« Pour préparer la finale de la Coupe de la Ligue, il lui fallait un peu d’expérience ». En décidant de confier la cage niçoise à Hugo Lloris jusqu’au 22 avril prochain, l’objectif de Frédéric Antonetti était clair. Nice, assuré de son maintien, n’ayant plus grand-chose à espérer en championnat en cette fin de saison, l’entraîneur niçois n’a pas hésité à prendre le risque de lancer son gardien remplaçant dans le grand bain. A seulement 19 ans. Malgré des débuts pénibles en Coupe de France à Brest (0-3), la doublure de Grégorini a donc eu droit à son baptême du feu en L1 le 18 mars dernier contre Nancy. Un jour après avoir signé son premier contrat pro. Comme nous tous, Antonetti pouvait difficilement prévoir que Lloris se ferait aussi rapidement à ses nouveaux galons.
Le parcours de ce natif de Nice parle pourtant pour lui. L’ancien gardien des Bleus Dominique Baratelli tombe sous le charme du portier de Saint-Sylvestre, petit club de Cimiez, un quartier niçois. Lloris, qui peut également rendre service devant à l’époque, rejoint les benjamins du GYM. Hugo a alors 12 ans. Cinq ans plus tard, il conduit ses partenaires niçois au titre de champion de France moins de 18 ans. L’année suivante, c’est l’Euro moins de 19 ans qu’il ajoute à son palmarès avec les Bleuets de Philippe Bergeroo. En club comme en sélection, Lloris fait des ravages dans sa cage. Et lorsque de petits jeux sont organisés à l’entraînement, tout le monde se bat pour être dans l’équipe de celui qui fera office de dernier rempart au SDF contre Nancy.
Son entraîneur le premier se réjouit d’avoir fait ce choix. « Je l’aime bien car il est félin, vif. C’est un gardien qui a toutes les qualités pour réussir. Il possède une bonne lecture du jeu, est bon dans les sorties aériennes ainsi que dans les un contre un. Il lui manque juste un peu d’expérience mais c’est normal car il n’a que dix-neuf ans » plaisante un Antonetti, ravi de pouvoir compter sur « deux bons gardiens ». Lloris et son aîné Grégorini ne sont pas que « deux bons gardiens », pour reprendre les termes de leur coach. Ce sont aussi deux complices au quotidien. Et c’est dans la bonne humeur que les deux hommes préparent progressivement le rendez-vous capital du 22 avril prochain. Sans aucune arrière-pensée. « Il y a une très bonne entente entre eux. Un seul joue mais leur état d’esprit est très bon. » Une fois la finale jouée, Lloris reprendra donc le rôle de doublure qui lui revient en attendant de revoir de nouveau plus haut. « Nous l’avons lancé, le faisons grandir petit à petit mais il faut laisser le temps au temps. »
Aurélien CANOT
Fooball365