Débarqué de Créteil en 2002, Sammy Traoré, qui a connu le banc de touche niçois à son arrivé, n'a cessé de progresser au Gym pour devenir un titulaire indiscutable cette saison. Retour sur une progression en flèche d'un joueur au coeur énorme.
Cela fait 4 ans maintenant que Sammy Traoré porte le maillot rouge et noir. Déniché par Gernot Rohr à l'US Créteil en D2, le joueur avait fait l'objet d'un transfert gratuit. Gernot Rohr, qui le suivait depuis qu'il l'avait connu et dirigé à Créteil, disait lors de son arrivé qu'il était « au-dessus du lot ».
Capitaine de l'US Créteil Lusitanos, le défenseur n'était jamais sorti de son nid douillet banlieusard avant de voler de ses propres ailes à compter de son arrivé à Charles Ehrmann. « C'était un challenge qui ne m'effrayait pas du tout. En Ligue 1 ou en Ligue 2, cela restait un match de foot, avec des duels et un ballon » lâche-il en plaisantant.
Très blagueur mais travailleur, le joueur a du mal à faire sa place au sein du onze niçois, surtout que Noé Pamarot, Pancho Abardonado et José Cobos sont indéboulonnable en défense centrale à cette époque. « J’avais été super bien accueilli à Nice, ça a facilité les choses. Il y avait beaucoup de jeunes dans le groupe et je m’y retrouvais. C'était des mecs sérieux sur le terrain, mais, qui, en dehors, aimaient bien rigoler, jouer à la console… Je suis arrivé en sachant que je ne pouvais pas prétendre à une place de titulaire d’entrée. J’ai donc travaillé à l'entraînement pour progresser et saisi ma chance dès que j’ai pu. C'était le seul moyen d'être bon ».
Et "bon", il va le devenir. De courtes apparitions au début, il marque son premier but en L1 à Auxerre fin 2002, alors qu'il n'est sur le terrain que depuis 5 min . « Je venais d'entrer et le coach m’avait dit de jouer attaquant et faire le pressing. Noé Pamarot était côté droit. Je savais qu’il allait me mettre le ballon en une touche en direction du but sur un centre fuyant. C’était parfait car le ballon est arrivé entre moi, le défenseur et le gardien. J’ai mieux jugé la trajectoire que le défenseur et j’ai taclé la balle sous le gardien. C’était beau, surtout que, dans la tribune, il y avait ma femme, mon fils et ma mère. J’étais content et les mecs de l’équipe l’étaient pour moi. Pour une équipe comme nous, gagner 2-0 à Auxerre… »
Boute-en-train dans le vestiaire, le joueur fait des rentrées correctes sur le terrain lorsque Gernot Rohr fait appel à lui. « Il fallait que je continue à travailler pour accrocher plus de temps de jeu à mon vrai poste de défenseur central. Mais de toute façon, où on me mettait, je jouais ! » rigole il en y repensant.
Et du temps de jeu, il va en trouver avec le départ de Noé Pamarot, mais surtout avec la retraite sportive de José Cobos. Il devient progressivement le défenseur intraitable que l'on connaît. Un défenseur également décisif ! 1 but lors de sa premier saison, le joueur en met 2 la saison suivant, puis 3 en 2004/2005. Samedi dernier contre Strasbourg, il marque son 4e buts de la saison 2005/2006. Et la saison n'est pas encore terminée, car le joueur ne se contentera pas d'un fin de championnat sereine. Gagner la coupe de la Ligue est pour lui l'objectif numéro un. Cette Finale contre Nancy « conditionnera le reste de notre saison. Le calendrier est favorable, à nous de faire bonne figure et d'enchaîner les bons résultats ».
Quand on lui parle de son avenir, le joueur dit qu'il est « fier et heureux de jouer ici. », mais une qualification européenne serait le meilleur argument pour repousser les offres de club plus huppé qui arriveront à Charles Ehrmann en fin de saison.
S.V.