Visiblement encore sous le choc de l’élimination à Milan, les Lyonnais ont éprouvé les pires difficultés à se défaire des Niçois samedi soir (2-1). Une victoire heureuse pour les Gones qui ne sont plus qu’à deux points d’un 5e sacre consécutif.
Quatre jours après le cauchemar de San Siro, Lyon reprenait le chemin de la Ligue 1. L'OL cherchait surtout à se rassurer et se rapprocher un peu plus d'un 5e sacre consécutif avant d'accueillir, mardi prochain, Marseille en Coupe de France. Le doublé étant devenu désormais l’objectif de fin de saison, Gérard Houllier avait décidé de laisser au repos Carew, Wiltord, Clerc et Diarra. Les Niçois n'étaient pas en reste au niveau des joueurs préservés. La finale de la Coupe de la Ligue, seul moyen pour les hommes de Frédéric Antonetti d'accrocher un strapontin européen, approchant à grand pas (le 22 avril), Varrault, Traoré et Echouafni, sous le coup d'un avertissement, synonyme de suspension pour le grand rendez-vous au Stade de France, étaient restés sagement sur les bords de la Méditerranée. Autant dire que cette rencontre ne semblait pas être la priorité des deux formations.
Nice aux points
Petite surprise côté lyonnais au coup d’envoi, Juninho ne figurait pas dans le onze de départ concocté par Gérard Houllier, remplacé par Clément dans l’entrejeu alors que Frédéric Antonetti se permettait, lui, de laisser sur le banc Bellion et Vahirua. Le terrible dénouement de Milan semblait être encore bien présent dans les têtes lyonnaises en début de match. Car même si Lyon se procurait la première grosse occasion de la partie avec une tête à bout portant de Fred sur laquelle Lloris réalisait un superbe arrêt réflexe (11e), c’est bien Nice qui, à la surprise générale, monopolisait le ballon, pourtant marque de fabrique des Gones sous l’ère Houllier. D’ailleurs, la réaction niçoise ne tardait pas puisque moins de trois minutes après l’occasion de Fred, Koné servait en retrait Ederson qui tentait sa chance en première intention. Malheureusement pour les Aiglons, Coupet se trouvait sur la trajectoire (14e).
Les mouvements manquaient côté lyonnais mais surtout, Fred paraissait bien esseulé en attaque. Et derrière, on ne peut pas dire que les Gones semblaient également très sereins. Caçapa se faisait chiper le ballon dans les pieds par Koné qui partait seul vers le but de Coupet. Mais l’attaquant de poche prenait la mauvaise décision en tentant sa chance de loin alors qu’il avait la ligne droite de Longchamp devant lui (18e). Une occasion en or gâchée par l’ancien Lorientais qui allait s’en mordre les doigts quelques minutes plus tard. Sur un corner de Pédretti, Lloris dégageait du poing. Le ballon revenait sur Clément qui intelligemment remettait sur Tiago. Ce dernier tentait alors sa chance. Le ballon naviguait dans une fôret de jambes avant d’arriver jusqu’à Fred, qui en force, ouvrait le score (1-0, 23e).
Un but qui faisait le plus grand bien aux Lyonnais. La machine semblait enfin repartie de plus belle. Ne manquait plus que la fluidité dans le jeu et donc les occasions franches. Car hormis un débordement de Malouda, ponctué par un extérieur de Govou, hors cadre (35e), Lloris n’avait pas trop de souci à se faire. Et dans ces cas là , le moindre contre peut s’avérer fatal. Sur l’un d’eux, Rool distillait une merveille d’extérieur du pied pour Ederson. Ce dernier crochetait Réveillère avant d’enrouler une frappe magnifique du pied droit qui venait chatouiller le poteau de Coupet, avant de terminer sa course dans les filets (1-1, 39e).
Maximum de réussite pour l’OL
Lyon ne tardait pas à reprendre l’avantage dans cette rencontre. A peine 7 minutes après le début de la deuxième période, Réveillère réalisait un bon centre pour Fred, à la lutte avec deux défenseurs. Le ballon arrivait jusqu’à Malouda qui tentait et réussissait une splendide volée qui venait se loger dans le petit filet de Lloris (2-1, 52e). Un soulagement pour l’OL qui, bizarrement, ne haussait toujours pas le rythme de la partie. Malgré l’entrée en jeu de Juninho, Lyon manquait de percussion, d’assurance dans les passes et n’arrivait pas à se projeter rapidement dans le camp des Niçois. Et sur une nouvelle bévue de Caçapa, Nice était tout près de refaire une nouvelle fois son retard. Mais Coupet se montrait impérial sur un enchaînement contrôle de la poitrine-frappe du gauche de Bagayoko (63e).
Malmené par des Niçois qui jouaient crânement leur chance, Lyon subissait dans les 20 dernières minutes. Sentant que son équipe n’était pas au mieux, Gérard Houllier décidait même de renforcer sa défense pour assurer ce résultat en faisant entrer Müller à la place de Malouda. Comme face au Milan AC, Lyon reculait dangereusement mais Yahia, de la tête, loupait inexplicablement le cadre alors qu’il se trouvait seul au deuxième poteau (87e) puis Balmont, après un joli numéro, voyait son centre, fort devant le but, filer devant tout le monde (90e+2). Lyon s’impose finalement 2-1 sans avoir véritablement rassuré complètement ses supporters. Mais en cas de victoire dans une semaine à Paris, les Lyonnais fêteront leur 5e titre consécutif. Du jamais vu dans l’histoire du football français ! Les Niçois (10es), quant à eux, peuvent nourrir quelques regrets mais pour eux, l’essentiel est ailleurs avec cette finale de Coupe de la Ligue dans deux semaines. Il y aura une dernière préparation à bien négocier la semaine prochaine à domicile face à Rennes.
Vincent Duchesne
Sport24