Rennes chute sur la promenade des Anglais

Pas au mieux physiquement, les Rennais avaient réussi à revenir au score et pensaient accrocher un bon nul... jusqu'à la dernière minute. Fin de série terminée pour les Bretons qui passent quatrièmes.

Il fallait bien que cela arrive. « Le plus tard possible », pensaient tout haut, joueurs et dirigeants, espérant surfer encore un peu sur la vague du succès. La série triomphale rennaise a cessé, hier soir, à quelques encablures de la promenade des Anglais. Une défaite qui n'a rien d'un Trafalgar pourtant.

Au stade du Ray, Rennes a joué avec ses moyens. Et, on l'a senti poindre depuis quelques matches, ils ne sont plus inépuisables ces moyens. Physiquement, notamment. Nonobstant le démenti d'un Laszlo Bölöni rendu peu aimable, cassant, et de mauvaise foi par la déception : « C'est mental, ce n'est pas la fatigue ». Ses joueurs ont tout de même souffert d'apathie. Kim Kälström, lourd, pataud et incapable du moindre coup de rein, en était manifestement le meilleur exemple. « On n'a pas réussi à donner de rythme, un peu de folie, de mouvement, analysait avec lucidité un Yoann Gourcuff, lui-même emprunté. On a toujours fait quelques touches de trop. »

Face à des Niçois, dont on se demandait s'ils allaient jouer le coup à fond, à une semaine de leur rendez-vous au Stade de France, les coéquipiers d'Olivier Monterrubio, n'ont pas su, ou pas pu, prendre le match à leur compte. « C'est vrai, nous avons eu du mal à mettre le ballon devant. Peut-être que nous n'avions pas les jambes pour le faire », concédait le vice-capitaine rennais.

En revenant au score en fin de première mi-temps, les Bretons avaient pourtant réussi à se remettre sur les rails. Les Aiglons, vifs et volontaires, dès le début de la rencontre avaient fini par laisser l'initiative à leur adversaire. « On n'avait pas eu beaucoup d'occasions et sur la première, John (Utaka) nous avait redonnés de l'espoir », poursuit Olivier Monterrubio. Mentalement Sorlin, Mbia, et consorts semblaient même, l'espace d'un quart d'heure, être capables d'un nouveau hold-up. Mais très vite, ce sont les futurs finalistes de la coupe de la Ligue qui retrouvaient un second souffle. Quand l'excellent Ouaddou, perclus de crampes, demandait à sortir, les Niçois, poussés par un public exceptionnel, remettaient un petit coup d'accélérateur par Balmont, Koné et Bagayoko. Acculés sur leur but les Rennais semblaient pouvoir tenir une ou deux minutes de plus. Mais pas cinq. « C'est très décevant, avouait Olivier Monterrubio. On aurait aimé au moins prendre un point. Mais cette défaite n'entame pas notre moral. On a de quoi aller chercher une victoire à Marseille. Une défaite ce n'est pas dramatique. » Et il fallait bien que ça arrive.

Jacques GUYADER
Ouest-France

NICE - RENNES : 2-1 (1-1)
Arbitre : M. Ruffray. 11 466 spectateurs.
BUTS. Pour Nice : Bellion (4') et Abardonado (90' + 4) Pour Rennes : Utaka (45' + 1)
AVERTISSEMENTS. Nice : Rennes : Mbia (25', tacle irrégulier sur Vahirua), Briand (87', antijeu).
NICE : Lloris - Fanni, Abardonado, Echouafni, Yahia (Tchato 78'), Varrault (cap) - Balmont, Vahirua (Ederson 67'), Rool - Koné, Bellion (Bagayoko 53'). Non entrés en jeu : Gregorini (g), Ederson, Roudet, Bagayoko. Entraîneur : Antonetti.
RENNES. Isaksson - Perrier-Doumbe, Bourillon, Ouaddou (Barbosa 70'), Jeunechamp, - Mbia, Gourcuff, Sorlin, Hadji (Monterrubio 25'), Källström (cap.) (Briand 86') - Utaka. Non entrés en jeu : Pouplin, Mvuemba. Entraîneur : Bölöni.