Il aura fallu attendre 28 ans pour que Nancy et Nice se retrouvent dans une finale de Coupe, à Paris. Depuis, le décor a changé. Le Stade de France a remplacé le Parc des Princes, mais les souvenirs sont toujours là . Gardien de l’OGC Nice de 1971 à 1978, auteur de 287 matches dans les buts du Gym, Dominique Baratelli gardait les cages du Gym en finale de la Coupe de France 1978 face à Nancy, où les Rouge et Noir s’étaient inclinés 1 à 0 sur un but de Michel Platini. Flashback.
C’était le 13 mai 1978, l’OGC Nice et l’AS Nancy Lorraine se retrouvaient pour la finale de la Coupe de France. En demi-Finale, les Aiglons avaient battu l’AS Monaco et avaient la faveur des pronostics. Le gardien de but d’entant, Doume Baratelli raconte au journal Le Foot : « On était relativement confiant avant cette finale, un peu trop. On venait d’éliminer Nantes, le champion sortant, en quarts et Monaco en demi. Tout le monde pensait qu’on avait fait le plus dur… »
Emmenés par Jean-Marc Guillou, les Aiglons avaient en effet éliminé successivement le PSG, Metz, Nantes et Monaco pour se hisser en finale. Mais, fragilisés par une fin de championnat chaotique (sept défaites en douze matches), ils déjouent rapidement face aux Nancéiens. « On est partis le jour même. C’était une erreur. Il aurait mieux valu se préparer deux jours avant dans un endroit calme et pas en plein centre de Paris. Ce n’était pas très professionnel comme préparation. »
Après un bon départ et sept tirs au but en vingt minutes, l'OGCN s’effrite et cède devant l’inspiration d'un certain Michel Platini. Servi par Rubio, dos au but, le futur grand international Français fit admirer sa technique : un dribble entre plusieurs niçois, une frappe et le ballon ricoche sur le poteau de Baratelli avant de terminer sa course au fond des filets, pour donner la victoire 1 à 0 aux siens. « Platini nous a crucifiés ! Cette défaite marqua la fin d’un cycle. Trois ou quatre joueurs, dont moi-même sont partis. J’ai rejoint Paris avec qui j’ai gagné deux Coupe de France. Cette fois, on avait bien préparé nos finales ! »
Nice retrouve Nancy le 22 avril pour la Finale de la Coupe de la Ligue. L’heure de la revanche a sonné pour les Aiglons, 28 ans après. « Ce qui est amusant, c’est que Nice s’est qualifié pour la finale de la Coupe de la Ligue en sortant Monaco en demi. En 1978, nous avions aussi éliminé l’ASM en demi. Je ne sais pas s’il faut y voir un signe, mais une chose est sûre, Michel Platini ne sera pas sur la route des Niçois cette fois ! »
Ayant détecté Hugo Lloris au Cedac Cimiez et l’ayant fait venir à Nice alors qu’il était entraîneur des gardiens au club, Dominique Baratelli est élogieux envers la révélation niçoise de cette saison 2005-2006 : « J’ai eu trois ans Damien Grégorini en moins de 15 ans. Après, j’ai vu arriver Hugo Lloris en Benjamins. On voyait déjà qu’il avait des qualités et il est en train de le démontrer. Il lui reste quelques marches à gravir, mais je ne m’inquiète pas pour lui. Il a passé le cap de Monaco, ce n’est pas cette finale qui va lui faire peur. Quand un gardien est dans son match, il oublie tout ce qu’il y a autour. »
Alors l’histoire sera-t-elle un recommencement pour cette finale 2006 ? L’ancien gardien niçois ne le pense pas : « Il y a une grosse différence entre l’équipe de Nice de 1978 et celle de 2006. On était une équipe en fin de cycle alors que là , c’est une équipe de devenir dans un club qui grandit. Le Gym va avoir un nouveau stade. C’était indispensable même si sentimentalement, on a toujours le cœur au Ray. Ça va donner un coup de fouet au club. »
A bientôt 60 ans, Dominique Baratelli, qui travaille maintenant à la Mairie de Cagnes-sur-mer, a pris beaucoup de recul avec le football, et avec le club rouge et noir en particulier. « A un moment donné, le club a raté une génération, la mienne, celle des Huck, Jouve, … Il y avait des trucs à faire avec nous. » Invité par l’OGC Nice, l’ancien gardien de but du Gym n’est pas aigri pour autant. Il sera au Stade de France avec une dizaine d’autre anciens Aiglons de 1978 pour conjurer le sort et prendre, lui aussi, sa revanche contre les Nancéiens.