Petit Lloris deviendra grand

Hugo Lloris est en train de s’affirmer dans les buts niçois depuis quelques semaines. Ce jeune gardien issu du centre de formation du club va vivre sa première finale au Stade de France. Un événement majeur qu’il aborde de manière assez sereine.

Tout juste 19 ans et voilà Hugo Lloris à quelques heures de disputer l’un des matchs les plus importants de sa jeune carrière face à Nancy. Ce jeune Niçois vit un véritable rêve éveillé depuis quelques mois maintenant. D’abord titularisé dans les épreuves à élimination directe, il a également pris la place de Damien Grégorini dans les buts lors des derniers matchs de championnat. Officiellement, l’entraîneur Frédéric Antonetti veut donner du temps de jeu à ce gamin pour qu’il puisse prendre tous ses repères avant cette grande finale. Mais si dorénavant le futur s’écrivait Lloris ?

Repéré très vite dans un petit club amateur du quartier niçois de Cimiez alors qu’il n’avait que douze ans, Lloris est en effet promis à un bel avenir. Il est peut-être encore trop tôt pour le dire mais il pourrait être dans la lignée de quelques uns de ces illustres prédécesseurs comme Dominique Baratelli, Lionel Letizi ou encore Bruno Valencony, aujourd’hui l'entraîneur des gardiens du Gym. Assez grand (1m86), vif et explosif, il a gravi les échelons un à un avec à la clé un titre de champion de France des moins de 18 ans et un titre de champion d'Europe des moins de 19 ans avec les Bleuets face à l’Angleterre (3-1) l’été dernier.

« C'est un plaisir avant d'être un métier »

De la graine de champion qui garde les pieds sur terre : « Je découvre la L1 et j'y prends mes repères avec l'aide d'un groupe qui facilite mon apprentissage. J'apprends aussi beaucoup après les bons comme les mauvais matchs. J'avais eu ma part de responsabilité dans l'élimination à Brest (3-0) en 32emes de finale de la Coupe de France. Je ne me suis pas arrêté là-dessus. Au contraire, j'en ai tiré le maximum d'enseignements. Cela peut aller très vite dans les deux sens. Il faut toujours donner le meilleur de soi sur le terrain. Moi, j'aime y être. C'est un plaisir avant d'être un métier. »

Un métier qu’il apprend en mode accéléré ces derniers mois. Il vient d’ailleurs de parapher son premier contrat pro au mois de mars pour se retrouver désormais lié avec le Gym jusqu’en 2008. Le danger serait de disputer la finale dans sa tête avant de la jouer et de passer à côté de l’événement. Là encore, Lloris fait preuve d’une maturité déconcertante pour son âge : « Je ne veux surtout pas jouer la finale avant. Nancy possède une belle équipe de Coupe. Je redoute un peu qu'elle nous attende derrière pour lancer des contres. Je toucherai sans doute peu de ballons et il me faudra rester vigilant. Comme mes coéquipiers, je ne nous considère pas comme favori. Ce sera du 50-50. » Lui aura déjà gagné quelques chose d’important : l’expérience !

Nicolas BERTÉ
Football365