Joueur discret et néanmoins combatif du championnat de France, incontournable élément de la muraille niçoise, Jacques Abardonado, dit "Pancho", disputera samedi, au Stade de France, la finale de la Coupe de la Ligue face à Nancy. Une juste récompense pour celui qui fit ses gammes à Marseille avant d'atteindre une première fois avec Lorient en 2002, la finale de la compétition chère à Frédéric Thiriez. L'heure est peut-être enfin venue pour ce solide arrière central de 27 ans d'inaugurer son palmarès personnel.
Pancho Abardonado et les Aiglons ont déjà vaincu Nancy cette saison.Août 2002, après cinq années de purgatoire, l'OGC Nice retrouve l'élite du football français. Une résurrection qui s'opère toutefois dans la tourmente, le club azuréen, menacé de relégation administrative en National, figurant dans le collimateur de la DNCG. Les observateurs ne donnent alors pas cher des plumes des Aiglons dont la promotion n'est finalement entérinée qu'à quelques semaines du coup d'envoi de l'exercice 2002-2003. Pourtant, près de quatre ans plus tard, il est déjà acquis que le Gym effectuera une cinquième saison de rang parmi le gratin du ballon rond hexagonal.
Une formidable revanche sur les affres du passé que les hommes de Frédéric Antonetti auront l'opportunité d'agrémenter, samedi, d'une Coupe de la Ligue en cas de victoire sur l'AS Nancy-Lorraine. Le chemin parcouru est vertigineux, à la hauteur des ambitions d'une formation qui n'a jamais renié ses valeurs de combativité et d'abnégation. Des valeurs partagées par l'ensemble de l'effectif azuréen et particulièrement incarnées par un certain Jacques Abardonado.
L'appel de la défense
Révélé à l'Olympique de Marseille où il fait ses premières armes au cours de la saison 1998-1999 avant de goûter à la Ligue des champions l'année suivante, Jacques Abardonado s'impose rapidement tel un roc dans l'entre-jeu olympien, loué pour le cœur qu'il met à l'ouvrage malgré une technique limitée. Sa rigueur et sa rugosité le porte naturellement à exceller dans les tâches défensives, ce qui pousse Bernard Casoni à le replacer au sein de l'arrière-garde phocéenne, d'abord par défaut, puis par conviction.
Prêté à Lorient (L2) à l'orée de l'exercice 2001-2002, Pancho rallie la Côte d'Azur et sa promenade des Anglais à l'intersaison 2002 et devient un titulaire indiscutable en défense sous la houlette de Gernot Rohr. Cette année là - celle de la fameuse promotion tardive - ce digne représentant de la communauté gitane dispute l'intégralité des 38 journées du championnat et contribue amplement à forger la réputation de l'OGCN: celle d'une formation pugnace, physique et déterminée.
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Ses finales rêvées
Un triptyque qui ne s'est plus démenti depuis en dépit de cette inconstance chronique constatée au niveau des résultats qui prive encore aujourd'hui les Niçois des bons points européens distribués en fin de saison. Samedi pourtant, les Niçois auront bel et bien leur place au Stade de France. Accrocheurs certes, mais nullement avares pour autant en phases de jeu spectaculaires, les protégés de Frédéric Antonetti vendront certainement chèrement leur peau, bien décidés à garnir la vitrine du club qui n'a plus accueilli de trophée depuis la Coupe de France 1997.
La dernière victoire autoritaire sur Rennes (2-1) en atteste, les Aiglons ont d'ores et déjà acéré leurs serres dans la perspective de cette finale. Buteur décisif à cette occasion, Jacques Abardonado aura à coup sûr son rôle à jouer dans cette rencontre capitale, lui qui fait désormais partie des vieux briscards azuréens de la L1 - à peine devancé par les seuls Yoann Bigné, Olivier Echouafni et Cyril Rool - même si la première ligne de son palmarès reste encore à écrire. Un triomphe niçois ce week-end conjugué à un sacre olympien en Coupe de France devrait amplement suffire à son bonheur, lui, le Marseillais de sang et de cœur.
Yannick SAGORIN
Sports.fr