Au terme d’une finale musclée, l’AS Nancy Lorraine a renoué avec le succès en s’imposant contre Nice (2-1). Pas toujours brillants, les joueurs de Pablo Correa, promus cette saison en L1, ont gagné au courage et joueront la coupe d’Europe la saison prochaine.
Cette finale de la Coupe de la Ligue promettait beaucoup. Un temps clément, un stade plein aux couleurs des deux équipes, un esprit bon enfant dans les travées et aucun incident entre supporters rappelaient à tout le monde que le football pouvait aussi être une fête. Seules les deux équipes avaient un peu de mal à intégrer cette donnée. Suite à leur dernière confrontation en championnat, marquée par un début de bagarre générale, Nice et Nancy démarraient la rencontre de manière plutôt musclée. Décidé à ne pas gâcher la fête, M. Layec allait se montrer très clément dans les premières minutes du match malgré plusieurs duels dépassant l’engagement normal. A ce jeu là , Nice perdait son football et Nancy s’en tirait plutôt bien. Bien regroupés autours de leur défense, les joueurs de Pablo Correa évoluaient en bloc, passant le plus souvent par les cotés pour surprendre une équipe de Nice très repliée.
Zerka ouvre le score
A 25 mètres de la surface, Berenguer allumait ainsi la première mèche d’une frappe puissante qui passait à quelques mètres du poteau de Lloris (4e). Les deux équipes se montraient relativement prudentes et multipliaient les fautes. En trente minutes, M. Layec était contraint d’adresser trois cartons jaunes aux 22 acteurs. Tout comme Nancy, Nice tentait de jouer long et perdait rapidement la plupart de ses ballons. Une seule fois, les rouge et noir tentaient de passer par l’axe en redoublant de passes courtes. Vahirua et Koné, deux petits gabarits rapides, se faufilaient ainsi parfaitement dans la défense lorraine. Et il fallait toute la vista de Chrétien pour empêcher l’Ivoirien de fusiller Sorin (16e). Nancy dominait clairement ce début de rencontre et grâce à Kim, allait même prendre l’avantage. Souvent déporté sur le coté gauche, le Brésilien décalait parfaitement Duchemin d’une talonnade. Ce dernier débordait et centrait parfaitement pour Zerka qui remisait de la tête pour Berenguer. Bien lancé, le milieu nancéen croisait bien sa frappe et obligeait Lloris à repousser dans l’axe. Zerka suivait parfaitement et poussait la balle au fond des filets pour ouvrir le score (1-0, 22e).
Surpris par l’agressivité des Nancéens, Nice accusait un peu le coup et tardait à réagir. C’était ainsi Berenguer qui tentait une nouvelle fois sa chance de loin, sans cadrer toutefois (35e). Les Niçois terminaient mieux la première période et obtenaient notamment un bon coup-franc à 25 mètres. Bellion enroulait bien son tir qui passait juste au dessus du mur mais ne trouvait pas le cadre (38e). Nice continuait de pousser jusqu’à la mi-temps sans arriver à surprendre une défense de Nancy solide mais qui reculait de plus en plus.
Vahirua égalise
Au retour des vestiaires, une autre équipe de Nice pénétrait sur la pelouse du Stade de France. Frédéric Antonetti changeait de dispositif et obligeait ses joueurs à poser le jeu et à percuter sur les cotés, plutôt que de continuer à jouer long et dans les airs. Koné perforait ainsi tout le coté gauche de la défense nancéenne. Il était stoppé irrégulièrement par Lécluse mais M. Layec laissait intelligemment l’avantage, ce qui permettait à Vahirua de récupérer la balle à l’entrée de la surface. Le Tahitien enroulait bien son tir pour lober Sorin et égaliser (1-1, 49e). Nice continuait de jouer par des petites passes courtes afin de laisser ses petits gabarits, Koné, Bellion, Vahirua, percuter la défense nancéenne. Les Lorrains se trouvaient alors contraints de multiplier les fautes et M. Layec devait adresser un nouveau carton jaune à Puygrenier, synonyme d’expulsion pour le défenseur de Nancy (62e). A dix contre onze, on pensait que la finale avait définitivement basculé du coté de Nice. D’autant que les joueurs d’Antonetti maintenaient un véritable siège du but de Sorin, peu présent sur les centres des Niçois.
Kim donne l’avantage à dix contre onze
Sur une de ses rares occasions, Nancy récupérait un bon coup-franc. Gavanon centrait pour la tête de Kim, qui bien que dos au but, parvenait à lober Lloris qui avait hésité à sortir (2-1, 66e). Nice réagissait immédiatement sur une action analogue. Traoré marquait seul face à Sorin mais le but était logiquement refusé pour une position de hors-jeu (67e). Bien plus inspiré qu’en première période, Nice continuait de pousser et aurait mérité d’égaliser. Mais la frappe de Rool était trop croisée (76e), le bon coup-franc de Bellion repoussé en corner malgré un rebond juste devant Sorin (78e) et les centres de Koné ne trouvaient pas de têtes niçoises (89e). Nice réalisait une superbe deuxième période, attaquant sans relâche et sans succès. En face, Nancy était solide et marquait sur sa seule occasion ou presque. C'était sur ce constat, amer pour les Niçois mais heureux pour les Nancéens, que M. Layec sifflait la fin de la rencontre.
Nice peut regretter sa première période. Si les partenaires de Balmont avaient joué toute la rencontre comme ils ont joué la seconde, nul doute qu'ils n'auraient fait qu'une bouchée de Nancy. De son coté, Pablo Correa réalise un sans faute à la tête du club Lorrain. Promu cette saison, l'AS Nancy-Lorraine jouera la coupe d'Europe la saison prochaine. On se souvient que leur entraineur est arrivé en novembre 2002, à une époque où Nancy était dernier de Ligue 2. En moins de quatre saisons, l'Uruguayen a réalisé un sacré parcours.
Arthur Devedjian
Sport24