Oublier Saint-Denis

Après sa défaite en finale de la Coupe de la Ligue face à Nancy (2-1), l’OGC Nice doit passer à autre chose et bien finir son championnat, ou il peut encore espérer se rapprocher du haut de tableau. Pour l’ACA, il s’agit surtout de préparer la prochaine saison en L2.

Enjeux
Pour l’AC Ajaccio, si ce n’est pas les vacances avant l’heure, ça y ressemble beaucoup. A trois journées de la fin, les Corses comptent huit points de retard sur Troyes, premier non relégable, qui vient de leur infliger une rouste (3-0) synonyme de descente quasi assurée pour les Insulaires. Après trois sauvetages miraculeux successifs, depuis la montée inespérée du club en 2002, la quatrième année aura été fatale à un club atypique, incapable de se doter d’un stade aux normes de la Ligue 1, lieu de villégiature de Brésiliens en difficultés et de rejetés de l’élite à la recherche d’une revanche, et porté à bout de bras par Rolland Courbis, du moins quand il le pouvait. Après un bon début de saison, et une sixième place après cinq journées qui laissaient présager une saison enfin délestée du stress du maintien, Ajaccio s’est effondré et, depuis la 14e journée, fréquente assidûment la zone de relégation. Même si des équipes comme Nancy, Marseille, Auxerre ou Monaco se sont fait surprendre dans l’étriqué stade François-Coty, l’ACA, qui traîne la pire attaque du championnat, avec vingt buts, a perdu trop de points contre ses adversaires directs pour réussir l’exploit une quatrième année de suite. Reste désormais à préparer la saison prochaine, en faisant le ménage parmi certains joueurs peu concernés par l’avenir du club, et pourquoi pas viser la remontée immédiate.

L’avenir niçois est tout aussi assuré, et il ne passera sans doute pas par l’Europe, à moins d’une improbable série de victoires en Ligue 1, la cinquième place étant pour eux éloignée de six longueurs. Samedi passé au Stade de France, face à des Nancéiens réalistes, l’espoir d’une qualification directe par l’intermédiaire de la Coupe de la Ligue s’est envolé. Présentés comme les favoris face à un autre habitué du ventre mou mais aux arguments offensifs présumés moindres, les Azuréens ont semblé manquer singulièrement d’imagination et d’énergie, malgré un siège désespéré en fin de rencontre face à dix lorrains héroïques. Peu d’Aiglons sont parvenus à tirer leur épingle du jeu, à l’image de Vahirua, auteur d’un but splendide, mais étrangement absent dans le jeu. Après cette immense déception, Nice doit cependant se remettre au travail et bien terminer une saison ou ils auront souvent été à leur avantage. Pour preuve, en championnat, Nice reste sur une victoire probante (2-1) face à des Rennais qui trônaient sur le podium après huit victoires d’affilée. Les hommes de Frédéric Antonetti, dixièmes avec trois points d’avance sur leurs poursuivants nantais, n’ont plus rien à craindre ni à espérer, ou presque, dans ce championnat. Mais il reste l’impératif de bien finir la saison afin de préparer idéalement la prochaine.

Revue des effectifs
Nenad Dzodic a été opéré en début de semaine à l´épaule, il sera opérationnel en juillet, tout comme Antonio Carlos. Trevisan, touché au pied, a été ménagé, et Rodrigo est suspendu. Kamel Chafni revient lui de suspension.

Frédéric Antonetti a l’embarras du choix, il dispose d’un effectif au complet, ou presque. Tout juste doit-on signaler un coup au genou pour Marama Vahirua, mardi et une tendinite au genou gauche pour Cédric Varrault, incertain pour ce match. Dolci (élongation) et Diakité (contracture) font toujours défaut.

Ils ont dit…
José Pasqualetti est lucide, sur le site officiel du club : «Je crois que si je vous dis que l’ACA est en ligue 1 il faut m´enfermer (…) Quand on voit une équipe qui n’est pas capable d’être généreuse ou régulière, et bien on ne peut pas espérer autre chose (…) Nous sommes à notre place (…) Il faut bien analyser cette saison, je pense qu’il y a de bonnes fondations à Ajaccio et la possibilité de rebondir». Le jeune Mathieu Scarpelli se tourne désormais vers la Ligue 2, l’avenir immédiat de l’ACA : «C’est officiel, on sera en Ligue 2 la saison prochaine (…) On va essayer de se préparer pour la saison prochaine afin de remonter le plus rapidement possible (…) Il reste cependant 3 journées à disputer, on va essayer de les jouer dignement et puis de préparer en même temps l’équipe de la saison prochaine. On va jouer avec honneur nos dernières rencontres devant notre public. Il faudra ensuite préparer au mieux la saison en Ligue 2 qui s’annonce difficile, on le vérifie malheureusement en ce moment avec Bastia».

Après la perte de la Coupe de la Ligue, Frédéric Antonetti, sur le site officiel du club, veut tourner la page : «Nice est un club qui veut grandir. Nous avons subi un coup d'arrêt qui va nous faire perdre du temps (…) Aujourd'hui, il faut penser au Championnat». «On a manqué notre rendez-vous (…) Nous voulons nous installer entre la 7e et la 10e place», conclue-t-il dans les colonnes de Nice Matin. Sur le site officiel du club, Maurice Cohen estime que son club est sur la bonne voie : «On est très déçus mais on va travailler et l'on reviendra plus forts (…) J'espère que nous mettrons du baume au cœur à tout le monde en négociant bien nos trois derniers matches (…) Prendre 7 points sur 9 serait très satisfaisant (…) Nos supporters ont eu un comportement extraordinaire et l'équipe leur doit une revanche (…) L'an passé à la même époque nous étions à Ajaccio pour sauver notre tête en L1. Il y a trois ans et demi, le club était mourant. Nous n'oublions pas d'où nous venons (…) Nous allons construire un grand club».

L'arbitre de la rencontre
Fredy Fautrel, 34 ans, un banquier qui vient de la ligue de Basse Normandie, officiera lors de cette rencontre. 22e sifflet l’an passé, il a dirigé 16 matches cette saison. Il a arbitré Ajaccio à Lyon (3-2, 11e j), avertissant Rodrigo et accordant un penalty logique aux Corses, transformé par Diawara, et Nice à Toulouse (0-2, 2e j), distribuant des cartons à Bagayoko et Rool, et donnant également un penalty aux Niçois transformé par Traoré, et à Bordeaux (1-0, 32e j, carton à Bellion). Au total, il a distribué 63 cartons jaunes et deux rouges.

Statistiques
Parmi les raisons de son échec, avec son attaque souffreteuse, certaines stats corses : l’ACA n’a pris que 2 points sur 18 possibles face aux trois derniers ! Depuis sa remontée, Ajaccio n’a battu qu’une fois Nice à François-Coty. L’an passé, les Aiglons l’avaient emporté 1-0 grâce à Larbi, un but qui pérennisait l’avenir de l’OGCN en Ligue 1. A l’aller, un but de Baky Koné avait permis à Nice de l’emporter sur le même score (1-0), sa 1e victoire après cinq matches sans succès. Mais Nice reste sur 4 défaites d’affilée à l’extérieur.

Leur Face à Face en Ligue 1
1971-72 Ajaccio - Nice 0-0
1972-73 Ajaccio - Nice 0-3
2002-03 Ajaccio - Nice 2-0
2003-04 Ajaccio - Nice 1-1
2004-05 Ajaccio - Nice 0-1

Leurs cinq derniers matches

Ajaccio - Monaco 1-0 (Ligue 1, 31e j)
Ajaccio - Metz 0-1 (Ligue 1, 32e j)
Sochaux - Ajaccio 3-1 (Ligue 1, 33e j)
Ajaccio - Toulouse 1-0 (Ligue 1, 34e j)
Troyes - Ajaccio 3-0 (Ligue 1, 35e j)

Bordeaux - Nice 1-0 (Ligue 1, 32e j)
Nice - Strasbourg 3-1 (Ligue 1, 33e j)
Lyon - Nice 2-1 (Ligue 1, 34e j)
Nice - Rennes 2-1 (Ligue 1, 35e j)
Nancy - Nice 2-1 (Coupe de la Ligue)

Les groupes :
Ajaccio (sous réserve)
Porato, Trévisan - Collin, Danjou, Jabi, Joinville, Laurenti - Abdoun, André Luiz, Chafni, Robin, Rocchi, Saïfi - Diawara, Edson, Lucas, N’Diaye, Scarpelli.

Nice (sous réserve)
Gregorini, Lloris - Abardonado, Fanni, Traoré, Varrault, Yahia - Balmont, Echouafni, Ederson, Rool, Roudet - Bagayoko, Bellion, Koné, Vahirua.

Gildas Devos
Sport24