À défaut de briller, les Girondins ont renoué avec le succès à trois jours de leurs débuts en Ligue des champions, contre Galatasaray.
LES GIRONDINS s ’envoleront pour Istanbul avec l’esprit un peu plus léger, aujourd’hui, en début d’aprèsmidi. Après deux claques d’affilée (1-2 devant Lyon et 0-3 à Lille), ils ont renoué avec le succès face à la lanterne rouge de L 1.
Sur le fond, Bordeaux a donc fait l’essentiel. Mais la forme a laissé à désirer. Il s’était produit le scénario exactement inverse à Lille, il y a quinze jours. Après avoir vendangé, puis sombré dans le Nord, Bordeaux s’est, cette fois-ci, procuré très peu d’occasions. Mais il les a presque toutes mises au fond. Bien lui en a pris car il a encore encaissé deux nouveaux buts. « Heureusement que nous avons retrouvé la réussite qui nous avait fuis à Lille », souffle Planus. Sinon, Bordeaux aurait vécu une troisième grosse désillusion de suite. Cela ne lui est encore jamais arrivé sous l’ère Ricardo.
Comme toujours dans le football de haut niveau, seule la victoire est donc belle en Gironde. Jemmali le reconnaît : « On ne pouvait obtenir que ça, tellement nous avons été médiocres en première mi-temps. » Bordeaux avait pourtant pris l’habitude d’effectuer d’entrée un gros pressing à domicile. Il vit son hôte s’en charger à sa place (coup franc et tir de Bellion dans les gants de Ramé, 11e et 18e ; Koné à côté, 41e). Nice ouvrit dès lors logiquement le score sur une tête de Varrault, servi par Bellion sur coup franc (30e, 0-1).
Darcheville, un doublé et une barre
La température, plus propice à la plage qu’au football (33 degrés), n’excuse pas la médiocrité du jeu des Bordelais, sifflés par leur maigre public car incapables de se créer la moindre occasion dans le jeu. Du moins jusqu’à la 43e minute, durant laquelle le match bascula de manière aussi incroyable qu’imméritée en leur faveur. « Le défenseur se déchire un peu et comme la balle m’arrive vite, je la contrôle avant de la placer dans le petit filet », raconte Darcheville (1-1, 43e). Wendel marqua dans la minute suivante, toujours à la suite d’un mauvais renvoi de la défense niçoise (2-1, 45e).« On a commis deux grosses erreurs individuelles et, à ce niveau, ça se paye cash », résume Abardonado pour qui « le travail constitue le seul antibiotique à notre mal ». Ce mal niçois permit aux convalescents Bordelais de mener en rentrant au vestiaire. Les Aiglons en ressortirent tout en y restant. Aux abonnés absents, ils virent Darcheville s’offrir un doublé sur penalty (3-1, 64e). Mais, après avoir eu la tête encore à Lille en première période, Bordeaux la tourna vers Galatasaray sur la fin de la seconde. « Dans ce match qu’on n’a pas maîtrisé, on a connu une période de doute, puis on n’a pas su gérer, terminant même le match dans la panique », confirme Darcheville, également à créditer de l’action du match (frappe excentrée sur la barre, 61e).
Ederson en profita pour réduire le score, toujours sur penalty (3-2, 78e). « Après avoir connu une bonne passe en secondemi-temps, on s’est mis tout seuls en difficulté en fin de match », enrage Jemmali (coups francs de Vahirua et Ederson non cadrés, 66e et 75e, tête au-dessus de Souleymane Camara, 81e).
Quel bilan peut-on, dès lors, tirer de la soirée contrastée des Bordelais avant leurs débuts en Ligue des champions, ce mardi, contre Galatasaray ? Avec ce niveau de jeu et cette défense (sept buts pris lors des trois dernières sorties), ils auront du mal à exister en Europe. Surtout que l’ambiance feutrée d’hier soir n’aura rien à voir avec celle qui les attend à Istanbul, puis à Marseille, dimanche. Mais Bordeaux a connu la même entame poussive la saison passée. Sauf que le temps lui est compté cette année. Les Girondins devront s’en souvenir au moment de s’envoler retrouver une Ligue des champions qui les snobait depuis six ans. Car l’ombre d’un doute plane encore au-dessus de leurs têtes.
Bernard LIONS
L'Equipe