Les Aiglons veulent décoller

Avec un malheureux point arraché après cinq journées de championnat, Nice ferme logiquement la marche à la dernière place de la Ligue 1. Forcément déçu par ces résultats, Frédéric Antonetti avait pointé du doigt les insuffisances de certains joueurs et il est aujourd'hui relayé par le président Maurice Cohen qui réclame plus de combativité. Car les Aiglons, après avoir montré de bonnes choses à Bordeaux (3-2), ont trop vite baissé les bras. Avant un déplacement à Troyes déjà crucial, les Niçois sauront-ils réagir?

Les légitimes ambitions de début de saison ont déjà fait place à une réalité plus crue sur la Baie des Anges. L'OGC Nice a déjà lancé l'opération survie et l'objectif désormais des Azuréens est d'assurer le maintien en Ligue 1. Avec un point pris sur quinze possibles, comment pourrait-il en être autrement? Pour Frédéric Antonetti, la situation est déjà compliquée. Mais l'entraîneur bénéficie du soutien, au moins en apparence, de ses dirigeants. Reste donc à restaurer la confiance au sein d'un groupe fragilisé par ses mauvais résultats.

Et pourtant, hormis lors la déroute au stade du Ray contre Lyon lors de la 4e journée (1-4) malgré l'ouverture du score niçoise, les Aiglons ont laissé entrevoir des possibilités intéressantes depuis le début du championnat. Malheureusement jamais complètement appliquées. A Bordeaux, le Gym aurait sans doute mérité meilleur sort que cette défaite après avoir ouvert le score encore une fois. Mais, le savoir-faire bordelais a fini par l'emporter. Au grand dam de Cédric Varrault, le capitaine, qui s'exprimait sur le site officiel du club. : "J'ai l'impression de revivre le même scénario que lors de la première partie de saison dernière. Nous faisions des bons matches, gâchés par des erreurs individuelles alors qu'il y avait vraiment un bon potentiel. En fin de saison on a réussi à les gommer et à enchaîner les résultats. Il faut retenir le positif de Bordeaux, nous avions l'envie, nous avons fait du jeu. Mais tant que ces erreurs d'inattention subsisteront, cela sera très difficile car face à des équipes de la trempe de Bordeaux, c'est payé cash. On part de Bordeaux avec beaucoup de regrets forcément."

"Mouiller le maillot"

Ces erreurs individuelles, ce déficit de concentration et d'agressivité, Frédéric Antonetti les avait déjà remarquées, estimant que certains joueurs "n'assumaient pas leur statut". Un coup de pied dans la fourmilière qui, pour le moment, n'a pas eu le résultat escompté sur le terrain. Alors Maurice Cohen, le président du club, est monté à son tour au créneau, sur le même thème. "Jusqu'à la 40e minute contre Bordeaux, l'équipe a montré un bon contenu, a fait du jeu. Puis il y a eu ces deux buts encaissés en cinq minutes et là on a vu de l'abattement. Il manque dans cette équipe de la pugnacité, de l'agressivité, de la combativité dans les moments difficiles", souligne-t-il sur le site du club. "On peut ne pas avoir de résultats mais on doit mouiller le maillot".

Pour le moment, Maurice Cohen se contente de tirer le signal d'alarme et assure que le club fait bloc derrière le coach et l'équipe. Mais s'il répète qu'il faut laisser aux nouvelles recrues, notamment à Matt Moussilou, du temps pour s'adapter, il réclame clairement à ses joueurs les plus anciens de faire preuve de plus de détermination. "Il n'est pas normal que ce soient les petits jeunes qui fassent preuve de plus de motivation que les anciens." A l'heure de se sortir de la spirale de la défaite et estimant que tout est encore possible d'ici à la fin de saison, le dirigeant niçois lance également un appel vers les bouillants supporters du Gym qui ont déjà manifesté leur colère. "Je comprends leur déception. Nous sommes également déçus. Mais ce n'est pas en enfonçant les joueurs qu'on les aidera à s'en sortir."

Un message apparemment entendu puisque le club se faisait l'écho vendredi d'un communiqué du club des supporters explicite : "Un nouveau championnat commence à Troyes, donnez-nous raison, battez vous pour nos couleurs, mouillez le maillot et nous serons toujours derrière vous."

William MONTJEAN
Sports.fr