Cette saison, les Niçois n’ont inscrit que quinze buts en vingt matches. Les dirigeants ont donc décidé de recruter.
LES DIRIGEANTS NIÇOIS sont parvenus à leurs fins. Hier, ils ont trouvé un accord avec Bordeaux pour recruter Lilian Laslandes pour six mois plus une année en option (voir ci-dessous). La venue de l’attaquant girondin, auteur de 122 buts en Ligue 1, est tout sauf un luxe. Elle devrait permettre à l’OGC Nice de sortir du marasme offensif dans lequel il s’est enlisé cette saison. En vingt matches disputés – dont un en Coupe de la Ligue –, Nice n’a marqué que quinze fois et onze de ses rencontres se sont terminées sans que l’équipe n’inscrive le moindre but. « C’est dû à tout un ensemble de faiblesses, déplore Frédéric Antonetti, dont les schémas tactiques sont pourtant régulièrement portés vers l’avant. On est maladroits, on manque de sang froid, on n’a pas de réussite, les gardiens adverses n’arrêtent pas de briller et, à l’arrivée, il y a crise de confiance. Pourtant,on a au moins une demi-douzaine d’occasions par match. Il nous fallait donc absolument recruter. »
Moussilou : « Je suis déçu »
Aujourd’hui, l’arrivée de Laslandes, trente-cinq ans et un but en Championnat cette saison, sonne comme un terrible désaveu pour les attaquants azuréens. Baky Koné, le plus efficace d’entre eux, n’a marqué que trois fois, David Bellion, deux. Souleymane Camara, lui, est resté muet. Il a au moins l’excuse d’être considéré comme un joueur de complément. Mais que dire de Matt Moussilou, recruté à prix d’or (4 millions d’euros) et qui n’a jamais débloqué son compteur de buts ? À son sujet, Maurice Cohen, le président, n’hésite pas à parler d’échec collectif et ne cache pas que, si une opportunité se présente, il le laissera partir dès ce mois-ci. L’ancien Lillois cristallise toutes les critiques et il a le courage d’assumer.« Je comprends parfaitement la déception des gens, dit-il. Je suis moi-même déçu et conscient qu’on attendait autre chose de moi. Mais je reste persuadé que je peux apporter quelque chose à cette équipe. Si je suis là , c’est que j’ai des qualités. On me pousse vers la sortie, mais j’ai signé quatre ans et ce n’est pas pour partir au bout de six mois. J’ai réfléchi, je me suis remis en question et j’attaque la nouvelle année avec beaucoup d’énergie. Je laisse dire. Ma réponse, je l’apporterai sur le terrain. » Encore faudrait-il qu’on lui en laisse la possibilité. Ce n’est pas la tendance. Moussilou, plus que les autres, semble avoir épuisé son crédit,mêmesi Frédéric Antonetti reste convaincu de ses qualités. « En match, il a perdu toute sérénité, lâche le coach. Mais quand on le voit devant le but à l’entraînement, il ne fait aucun doute qu’il a quelque chose. C’est dommage parce qu’il a peut-être juste besoin d’un déclic. Mais puisqu’on a décidé de recruter, il va se retrouver quatrième ou cinquième attaquant. Alors, soit on le prête six mois pour qu’il se refasse une santé, soit on le transfère, si on n’y perd pas trop financièrement. »
À moins que Moussilou ne brille soudainement. Ce soir, par exemple. Contre Créteil, l’absence de Bellion, touché au tibia, devrait permettre à l’ancien Lillois de faire équipe avec Koné. Sa dernière chance ou presque. Pour échapper à la relégation qui leur pend au nez, les responsables niçois sont, en effet, décidés à renforcer encore leur attaque. Après Laslandes, ils se sont mis en quête d’un autre joueur athlétique.
Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe