Un attaquant pour vivre autrement la suite de la saison

Ligue 1. Nantes (17e) et Nice (19e) ont mis à profit la trêve pour faire signer chacun un attaquant réputé : Pieroni et Laslandes. Avec un seul but : le maintien

La corporation des avant-centres dispose de beaux jours. Libéré par les Girondins de Bordeaux, Lilian Laslandes a mis à profit la trêve hivernale pour signer un contrat d'un an et demi avec l'O.G.C Nice. Âgé de trente-cinq ans, il a ainsi retrouvé avec joie un club qu'il avait fréquenté en 2003-2004. Après deux ans et demi à Auxerre, le Belge Luigi Pieroni (26 ans) a choisi pour sa part de relancer sa carrière à Nantes où il a paraphé jeudi un contrat de trois ans et demi assorti d'un salaire multiplié par deux.

Dans les deux cas, ces venues ne constituent pas un luxe. Elles devraient permettre aux Niçois et Nantais de sortir du marasme offensif dans lequel ils se sont enlisés cette saison. En vingt et un matches disputés - dont deux en Coupe - Nice n'a marqué que dix-sept fois et onze de ses rencontres se sont terminés sans que l'équipe de Frédéric Antonetti n'inscrive le moindre but. Avec seize réalisations en championnat, dont quatre pour la sortie de Noël à Toulouse, les Canaris de Georges Eo ne peuvent guère parader davantage.

Si l'arrivée du petit nouveau sonne comme un terrible désaveu pour les attaquants en place, elle représente en revanche une sérieuse lueur d'espoir pour leurs dirigeants. « Je ne suis pas Zorro, rappelle toutefois Lilian Laslandes. Pour moi, il s'agit d'une thérapie de groupe. Avec un peu plus de solidarité dans les efforts et d'harmonie, on s'en sortira. Sur ce que j'ai vu, il manque juste un petit truc. Je ne veux pas croire, par exemple, qu'un garçon comme Matt Moussilou (acheté 4 millions d'euros à Lille) ait perdu son football ! » Ni l'un, ni l'autre n'évoquent une quelconque sinistrose. Luigi Pieroni : « D'après ce que j'ai vu à travers nos deux premiers entraînements, Nantes va se maintenir en Ligue 1. » Lilian Laslandes : « Je n'ai pas trouvé le groupe déboussolé ou dépité. Ca chambre, ça rigole, même si, au fond de la tête, doivent se cacher des doutes. Nice n'est pas à la place qu'il mérite sur ce que je peux voir à l'entraînement. »

Pour réaliser leur intégration au plus vite, Laslandes et Pieroni n'ont pas franchement l'intention de changer leurs habitudes. « Je vais essayer de me mettre au diapason mais mes partenaires doivent savoir que je ne suis pas un garçon réputé pour sa rapidité. Je dois plutôt servir d'appui, avance le nouvel attaquant de l'OGC Nice. On m'a aussi recruté pour ce que je suis capable d'apporter dans un vestiaire. Attention, je n'arrive pas en disant : ça va être comme ceci. Non, j'attends plus que les joueurs viennent vers moi. Si je vois que c'est difficile, je n'hésiterai pas à effectuer le premier pas. » Pour son côté grand frère, l'arrivée de l'homme aux 122 buts en L1 sur la Côte d'Azur, s'assimilerait davantage à celle de Fabien Barthez. « Mais en moins populaire toutefois », s'amuse le grand blond.

Luigi Pieroni affiche pour sa part d'avantage de réserve. « Je suis quelqu'un d'assez calme, du genre à observer le temps que je trouve mes marques. Sur le terrain, la meilleure manière de me trouver, c'est devant le but et pas derrière. » À Nantes comme à Nice, ça risque de voler haut. Un mètre quatre-vingt-six dans les cas.

Christophe DELACROIX
Ouest-France