Kaba Diawara : l'an neuf du buteur

Il sort le dernier du vestiaire. Porte un bonnet tendance et un ensemble en jean décontracté. Au risque de se répéter, on le voit bien tourner dans un Tarantino sous le regard protecteur de Samuel L. Jackson.

Kaba Diawara a une gueule. Un look. Une présence. Et une démarche chaloupée donnant l'impression qu'il arrive toujours du bout du monde.

Il est vrai que son destin de footeux ressemble au parcours du routard. Version globe-trotter en crampons.

Depuis le début de la saison, il voyage surtout dans un rectangle vert. Il n'attendait que ça. Qu'on lui fasse confiance. « Ici, je me sens enfin utile », lâchera-t-il un lendemain de réussite.

Kaba Diawara a su saisir sa chance. Il a aussi vu la malchance s'éloigner de son corps trop souvent traumatisé.

« Mon vœu personnel pour 2003 ? Ne pas me blesser. J'ai eu ma dose... », avoue celui qui a longtemps marché sur un chemin de croix avant de prendre le sentier lumineux.

Aujourd'hui, il fait partie de ces rebelles en rouge et noir qui voudraient bien continuer à apeurer le championnat.

Vaste programme. « J'espère qu'on arrivera le plus vite possible aux 42 points synonymes de maintien. Après ? On verra bien... Mais on sait, tous, que cette deuxième partie de championnat ne sera pas une partie de plaisir. Ce sera dur de refaire ce qu'on a réalisé l'an dernier. C'est pour ça qu'il ne faut surtout pas se voir trop beau. Continuer à faire des tonnes d'efforts est impératif pour rester au sommet », affirme celui qui est prêt à faire des kilomètres pour décrocher le bonheur.

Lucide, lui aussi aura noté le petit coup de mou vécu, ces temps derniers, par une équipe niçoise qui n'a plus marqué depuis quatre matchs.

« On claque moins parce qu'on joue moins bien. C'est une évidence. Alors, on a moins d'occasions. Le problème est collectif. Il passe par une remise en question de tous. Le coach a évoqué le souci. Il a parlé d'agressivité, de combativité, de sens du sacrifice.

Il nous faut aussi retrouver la fluidité qui faisait notre force. On manque de première intention dans le jeu. A nous de tout mettre en œuvre pour recommencer à surprendre l'adversaire ».

« Malek est en forme »
Malgré les éliminations subies à Créteil et face à Metz, il persiste et signe une pensée qui le ferait presque sourire si les désillusions ne l'avaient pas forcé à grimacer : « On est une équipe de Coupe... mais dans le championnat. Parce qu'on a pris chaque étape du championnat comme un match de Coupe. C'est ainsi. »

Demain, Nice et Diawara ont rendez-vous avec Lille. L'attaquant va droit au but : « Il faut qu'on gagne ce match. Absolument ! Pour éviter de glisser dans une spirale délicate. Le doute arrive vite. »

Pour cette rencontre, il sera associé à Malek Cherrad. « Il est très bien depuis un gros mois. En forme. Sérieux. Il marque beaucoup à l'entrainement. Je l'encourage, comme je le fais avec tous les autres.

Depuis la blessure de Meslin, on a pas mal tourné devant. C'est vrai qu'avec ''Poussin'', on s'était vite trouvé. Chacun faisait attention aux déplacements de l'autre. Question d'expérience sans doute. »

Diawara n'en manque pas. Alors, il sait que le résultat de Lyon-OM ne changera rien à son approche des débats.

« Le classement, je le décortique à l'issue de la journée. Pas avant », conclut l'homme aux huit buts.

L'an neuf pourrait bien grossir ce chiffre.

Philippe CAMPS.
Vendredi 10 Janvier 2003
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