Retour gagnant pour Caen

Pour son retour parmi l'élite, le Stade Malherbe de Caen a dominé à la maison une équipe de Nice un peu poussive par moment, grâce à un but dans les dernières minutes de son joker, Lilian Compan.

Dans les coulisses du stade Michel d'Ornano
- Depuis vingt ans, Caennais et Niçois ne s'étaient affrontés qu'à six reprises parmi l'élite. Pour un bilan particulièrement équilibré de deux victoires des Normands, trois matchs nuls et une victoire azuréenne en 1996. La dernière victoire du SMC remontait au 4 mai 1991 (2-1).

- Les recrues caennaises Eluchans, Nivet, Svensson et Jemaa, titularisées par Franck Dumas, disputaient leur premier match en compétition officielle sous leur nouvelle tunique. Du côté niçois, Barul, de retour au bercail après un intermède de quatre ans à Lens, Hognon, Hellebuyck et Bamogo, prêté par Marseille, en faisaient de même.

- Sollicité par l'Olympique Lyonnais pour pallier l'absence de quatre mois du portier international français Grégory Coupet, Lionel Létizi, doublure d'Hugo Lloris dans les rangs niçois, a décliné l'offre rhodanienne. Motif : le Gym lui a déjà proposé un plan de reconversion particulièrement intéressant et le projet l’a donc plus séduit que celui d’intégrer l’effectif des champions de France.

- Le défenseur normand Florian Boucansaud, arrivé en provenance de Troyes, ne faisait pas partie du groupe. A l'instar des jeunes pousses Grandin, Gomis et Toudic. Raynald Lemaître, qui a récemment prolongé son bail avec le Stade Malherbe jusqu'en 2010, était pour sa part suspendu.

- Frédéric Antonetti devait faire face à une véritable hécatombe dans son secteur défensif. Apam, Diakité, Echouafni étaient suspendus alors que Rool, arrêté plus de deux semaines pour une lésion musculaire à une cuisse, n'avait repris l'entraînement que mercredi dernier. Il prenait finalement place dans le onze de départ. Dans ces conditions, le pompier de service s'appelait Kanté. Le Malien, défenseur central de métier, occupait le flanc gauche de l'arrière-garde des Aiglons. Baky Koné, convalescent, était lui forfait.

- Sorti à la 55eme minute, Cyril Rool fêtait son 300eme match parmi l'élite. Il a été remplacé par Anthony Modeste, 19 ans. A Nice depuis 2003, le natif de Cannes effectuait ses premiers pas dans la cour des grands.

- C'est la première fois de son histoire que Caen s'impose en ouverture du championnat de France de Ligue 1.

Les faits du match
18eme minute
Décalé dans son couloir droit, Patrick Barul centre au point de penalty pour Laslandes, qui remet involontairement sur Ederson. Le milieu de terrain brésilien reprend de volée. Sa tentative lèche le montant d'un Planté, battu.

43eme minute
Après une sucrerie dans l'entrejeu, le chef d'orchestre Benjamin Nivet trouve Eluchans sur le flanc gauche. Ce dernier centre immédiatement pour la tête de Jemaa, mais Lloris s'envole et capte le cuir en deux temps.

45eme minute
Le gardien des Bleuets sort à nouveau le grand jeu devant Jemaa. Il parvient du bout des doigts à repousser une frappe croisée du droit du Tunisien.

47eme minute
Suite à un mini-corner, côté gauche de Proment, le ballon revient dans les cinq mètres sur Jemaa. Sa reprise en demi-volée passe juste au dessus des bois de Lloris.

64eme minute
Sur coup franc, Balmont dépose le cuir sur Hognon, qui reprend de façon acrobatique. Planté sort le ballon d'une claquette décisive.

82eme minute (1-0)
Peu en verve jusque là, Yohann Gouffran délivre un centre de son aile droite pour Compan. L'ancien buteur des Verts, qui prend le meilleur sur Abardonado, coupe la trajectoire de la tête et lobe Lloris.

Jeu, joueurs et arbitre
Le jeu
Les Normands n'ont pas manqué leurs retrouvailles avec la Ligue 1 et ont parfaitement réussi leur première sortie de la saison. Les hommes de Franck Dumas ont entamé sur les chapeaux de roues la rencontre, pressant très haut des Niçois recroquevillés en défense. Ils récitent alors avec brio leur partition, alternant jeu long, jeu court et jeu sur les côtés. Les Niçois profitent de la logique baisse physique de leurs adversaires pour sortir la tête de l'eau à la demi-heure de jeu. Ederson est même tout proche d'ouvrir le score contre le cours du jeu. La fin du premier acte est de nouveau nettement à l'avantage des locaux mais Lloris écoeure les attaquants malherbistes. Au retour des vestiaires, changement de physionomie. Les Aiglons prennent le match à leur compte et se procurent de nombreuses occasions par Ederson et Hognon. Les Caennais procèdent alors par contres. Le match nul semble se dessiner lorsque Compan, entré en jeu peu auparavant, catapulte de la tête un service maison de Gouffran. Michel d'Ornano peut exulter. La victoire est au rendez-vous.

Les Caennais
Gêné et ménagé à cause d'une douleur à l'aine cette semaine, MAZURE était finalement titularisé. Il s'est beaucoup démené sur le front de l'attaque sans se montrer réellement dangereux. Il a finalement laissé sa place au joker COMPAN, qui a exploité à merveille sa seule occasion sur un centre de GOUFFRAN, plutôt décevant dans l'ensemble. Mais l'attaquant le plus virevoltant a été sans conteste le Tunisien JEMAA. Il a beaucoup tenté, n’a pas marqué mais a semé le doute dans les rangs niçois. Il a notamment profité des offrandes de NIVET, véritable maestro de son équipe et bien épaulé par le gaucher albiceleste ELUCHANS, très précieux son son côté où il a très souvent dédoublé avec son capitaine SEUBE. Son alter ego sur le flanc droit, HENGBART a également apporté beaucoup offensivement sans oublier sa première mission : défendre. Dans ce domaine, la charnière SVENSSON-SORBON a rempli sa tâche avec sobriété devant PLANTE, qui a fait le métier.

Les Niçois
Longtemps, les attaquants normands se sont heurtés au mur LLORIS, une nouvelle fois auteur d'une prestation de haut niveau. Sans lui, l'addition aurait pu être beaucoup plus corsée. Sur le côté gauche, BARUL a multiplié les montées alors que KANTE s'est contenté de défendre dans un poste inhabituel pour lui. ABARDONADO, sur sa seule erreur, a été devancé par Compan sur le but. Pour sa première sous ses nouvelles couleurs, HOGNON a été sobre et aurait pu marquer. En revanche, HELLEBUYCK a été transparent dans la lignée de sa saison parisienne au contraire de BALMONT, véritable baromètre de sa formation. EDERSON a été le Niçois le plus menaçant. Sa reprise instantanée en première période est venue flirter avec la barre transversale. Devant, l'entente entre LASLANDES et BAMOGO est encore à travailler même si le buteur prêté par Marseille a pesé sur l'arrière-garde caennaise par sa puissance et sa vélocité. Mais cela n'a pas suffi.

L’arbitre du match : M.Chapron
Match sans souci pour M.Chapron. L’homme en noir a sorti deux cartons à bon escient, endiguant quand il le fallait les excès de nervosité de certains joueurs.

Arnaud DEMMERLE
Football365