Nice en vente

Maurice Cohen n'était pas au courant de la vente de l'OGC Nice. L'OGC Nice va changer d'actionnaire, ce n'est un secret pour personne. Même si le président Maurice Cohen a démenti l'imminence de la vente, celle-ci est bien enclenchée. Deux des trois actionnaires actuels sont entrés en contact avec un futur repreneur, en la personne de Michel Leblanc, un ancien militaire, qui rachèterait toutes les parts du club. Cependant, l'affaire ne s'annonce pas aussi simple que ça, de l'évaluation du club à l'opposition du troisième actionnaire, Franck Giudicelli.

Combien vaut l'OGC Nice ? Selon le quotidien Nice Matin, il est possible d'évaluer son prix de vente à 15 millions d'euros, déduit par le journal des bénéfices, des actifs et du potentiel de développement du club. Deux fois plus que le FC Nantes, qui vient d'être racheté par Waldemar Kita pour 8 millions d'euros. Pourtant le club azuréen ne revêt pas le même prestige que les Canaris, et ne possède pas de stade susceptible de faire monter sa cote. Acheté 3,7 millions en 2002 par Gilbert Stellardo et Marcel Governatori, la plus value sera significative.

Maurice Cohen pas au courant

Le président Maurice Cohen a avoué ne pas avoir été mis au courant immédiatement de l'éventuelle vente du club. L'actionnaire minoritaire et salarié de l'OGC Nice a toutefois accueilli la nouvelle avec satisfaction. "J'ai appris, il y a une semaine, que Gilbert Stellardo et Marcel Governatori avaient signé avec Michel Leblanc un protocole d'intention de vente d'une partie de leurs actions. S'il devait y avoir un changement, ce serait forcément quelque chose de positif. Un nouvel entrant dans la société viendrait pour apporter un plus, sinon je ne vois pas l'intérêt. S'il y a bien un point qui fait consensus au sein du club, c'est de dire que la SASP sera plus facile à diriger avec un seul actionnaire majoritaire qu'avec trois ou quatre comme c'est le cas actuellement. Je ne connais pas Michel Leblanc, mais s'il peut être la personne qui amènera de nouvelles ressources au club, alors tant mieux ! Aujourd'hui, je reste concentré sur la saison sportive de l'OGCN", a-t-il déclaré sur le site officiel du club.

Pour vendre, il faudra surmonter l'opposition de Franck Giudicelli, le troisième actionnaire majoritaire, qui prétend posséder une "minorité de blocage, à 25%, présente dans les statuts". "Ils (les actionnaires vendeurs) me font tous bien rigoler. C'est facile de quitter le navire comme des rats quand les caisses sont vides et qu'il n'y a pas de grand stade. Je suis toujours acheteur, mais j'attends le résultat de ma plainte (ndlr: au sujet des transferts de Moussilou et d'Ederson) et de l'audit du 4 septembre que j'ai commandé", a-t-il affirmé dans Nice Matin. Alors que les actionnaires majoritaires possèdent la priorité sur le rachat du club en cas de vente, Franck Guidicelli semble prêt à mettre tout son poids dans la balance pour faire échouer les négociations entammées avec Michel Leblanc.

Qui est Michel Leblanc ?

A la tête d'un groupe adossé à la puissante Union des Banques Suisses (UBS), Michel Leblanc refuse de divulguer son prix d'achat avant de recevoir les conclusions de l'audit qu'il va commander. Ce Niçois d'adoption - "Je ne suis pas Niçois, mais je suis souvent à Nice où j'ai de très nombreux amis. Ma force, au-delà de notre projet sportif, est de connaître, d'aimer profondément cette ville et ce grand club, mais de n'appartenir à aucun clan", précise-t-il à Nice Matin - est un ancien militaire ayant dirigé la compagnie aérienne Air Inter, le groupe français de nettoyage industriel Onet ainsi que des sociétés de transports de fonds pour les Suisses d'UBS. L'homme préfère toutefois ne pas en dire beaucoup plus sur son projet et ses ambitions afin de mettre tous les atouts de son côté.

Sylvain LEFEBVRE
Football.fr