Pour Nice, les matches se suivent et ne se ressemblent pas. Les Aiglons espèrent maintenant qu’il en ira de même des saisons, car lors de la dernière, ils n’avaient assuré leur maintien qu’à une journée du terme. La semaine dernière, ils avaient cédé à la 81e minute à Caen (0-1), alors qu’ils auraient mérité de ramener au moins un point. Hier soir, ils ont battu Strasbourg (1-0), grâce à un but de Vincent Hognon à la 86e minute, alors qu’ils ont été largement ballottés pendant la première demi-heure. « On a connu un trou de 25-30 minutes au début, mais heureusement Hugo Lloris nous a fait les bons arrêts », reconnaissait l’ancien Stéphanois. Les Strasbourgeois ont en effet réussi de belles actions, notamment un mouvement Renteria-Fanchone-Cohade – le tir de ce dernier passant de peu à côté (13e) – et, surtout, un tir du gauche à ras de terre d’Abdessadki, qui vint heurter le poteau de Lloris (35e). Il y eut aussi deux interventions décisives du gardien de Nice, dans les pieds de Renteria (19e) puis sur un tir de près de Fanchone (34e).
Puis en fin de première période, les Niçois se réveillèrent brusquement, se créant plusieurs situations par Koné (29e), Bamogo (39e) et Laslandes (40e). « Si, sur la première demi-heure, Strasbourg avait mérité de marquer, on avait aussi commencé à se montrer dangereux avant la pause, à onze contre onze », remarquait l’entraîneur niçois, Frédéric Antonetti. Car cette égalité numérique n’a pas duré : Manuel Dos Santos écopait d’un second carton jaune et, donc, d’un rouge logique dès la 46e minute. Les Aiglons ont alors, logiquement, pris le dessus, physiquement et techniquement, même si les Alsaciens restèrent dangereux, surtout, par une superbe frappe des 25 mètres de Cohade, claquée sous sa barre par Lloris (70e).
« On a alors eu beaucoup d’occasions, mais par excès de nervosité et manque de clairvoyance on ne les a pas mises au fond », analysait Antonetti. Bamogo a effectivement fait preuve d’une certaine précipitation dans ses frappes (52e, 55e), tout comme Koné, qui avait chipé un ballon dans les pieds de Bellaïd pour se présenter seul face à Cassard (63e) et, aussi, avec Modeste (82e) mais son tir en force s’envolait. Quant à Traoré, il voyait une tête passer juste à côté (83e).
Il a donc fallu qu’Hognon retrouve ses automatismes stéphanois avec Hellebuyck, en déviant de la semelle du pied droit, sous le ventre de Cassard, un coup franc exécuté par l’ex-Parisien, pour que Nice arrache la décision (86e). Et provoque la colère de Grégory Paisley, le défenseur du Racing, auteur de la faute : « J’ai l’impression d’avoir été volé, car il n’y avait pas coup franc. Je n’ai pas touché Laslandes, qui est tombé comme une m… » Ce courroux ne souciera guère les Azuréens qui, grâce à ce premier succès, voient s’éloigner le spectre de leur début catastrophique lors de la précédente saison, avec un point pris sur les six premières journées.
Luc HAGEGE
L'Equipe