A l'OM, la crise couve

Privé de Djibril Cissé, Marseille a chuté au Vélodrome face à Nice (0-2), une première depuis 1976. Après six journées, les Olympiens affichent un triste bilan et s'enlisent dans le ventre mou du classement. Inquiétant à quatre jours du Clasico face au PSG, dimanche.

MARSEILLE - NICE : 0-2
Buts : Hognon (51e) et Hellebuyck (87e)

Au Vélodrome, le rêve d'envol a pris des allures de cauchemar. Forts de leur premier succès de la saison à Caen (1-2), les Olympiens croyaient avoir retrouvé un semblant d'accomplissement collectif dans des cieux tourmentés. Malgré la perte de Carrasso pour six mois, la mise à l'écart de Beye ou ce manque terrible d'efficacité dans le dernier geste, ils avaient fait front sans pour autant être étincelants. Mais la blessure de Cissé a sans doute brisé l'embelli de Marseillais encore convalescents. Albert Emon a bien privilégié la carte Niang, auteur de deux buts sur les deux dernières sorties, ou misé sur la vivacité de Valbuena à la place de Zenden. Mais la cohésion offensive, la précision dans le dernier geste et ce brin de folie ont continué de les fuir face à un adversaire recroquevillé en défense pour mieux s'élever en contre.

Rapidement, Bamogo, plus rapide que Givet côté droit, est tout près d'ouvrir le score d'une frappe croisée (11e), avant qu'Ederson, sur deux ouvertures précises, ne bute dans son face-à-face avec Mandanda (27e; 30e). Avec leur jeune portier, une nouvelle fois brillant pour sa première au Vélodrome, l'OM y croit crescendo sous l'impulsion d'un Nasri intenable dans l'axe distillant les offrandes. Mais ni Cana à l'entrée de la surface (18e) ni Taiwo (38e) ne les convertiront. Incapable de mener un jeu court salvateur dans le bec des Aiglons, rois du milieu de terrain, les Olympiens s'isolent sur les côtés et manquent leurs centres et leurs ouvertures en profondeur.

Emon tente bien de tourner la page d'un 4-2-3-1 improductif avec l'entrée de l'ex-Niçois Moussilou (46e) dans un schéma en 4-4-2. Mais l'hallali d'une domination constante précède le chant du signe. Si Mandanda sauve une première fois la mise sur une envolée de grande classe sur un coup-franc d'Ederson (51e), Hognon, profitant d'une erreur de marquage de Rodriguez, fait plier l'OM (0-1, 51e). Avec un genou à terre, l'OM se lance droit au but, dans le sillage d'un Nasri survolté. Mais ses deux décalages pour Moussilou ne seront pas couronnés de succès (72e, 81e). Et à force de buter sur un mur infranchissable, les Marseillais se brûlent les ailes. Les Aiglons, eux, s'envolent. Sur un contre mené par Koné, Hellebuyck, oublié à l'entrée de la surface, scelle le destin olympien (0-2, 87e).

Avec six points en six journées, l'OM est loin de ses ambitions de dauphin affichée de Lyon. Avec Carrasso et Cissé out, Beye tourné vers l'Angleterre, et un manque cruel de fluidité offensive, les hommes d'Albert Emon sont toujours à la recherche de leur second souffle. Cette première défaite depuis 31 ans dans leur antre face aux Aiglons n'a pas contribué à les rassurer. Les auspices s'annoncent sombres avant le clasico parisien...

Julien BIGORNE
Eurosport