Hugo, le Boss

Face au PSG, Hugo Lloris (20 ans) fera son grand retour dans la cage niçoise. Le portier fait déjà l’unanimité. L’international Espoirs entend retrouver son niveau avant de penser à aller plus haut.

Il est jeune, mais malgré le bon intérim de Lionel Letizi (4 buts encaissés en 7 matchs de L1, 0,5 par match, contre 8 pris pour Lloris en 8 matchs, soit un par rencontre), personne n’a remis en cause son statut de numéro 1 au poste des gardiens. Hugo Lloris, comme Steve Mandanda à Marseille, assure une telle sécurité à ses partenaires que même l’excellent Letizi ne fait pas le poids. Dimanche, Frédéric Antonetti ne se souciera pas de savoir si le minot n’a que 50 matchs de L1 au compteur avant d’affronter le PSG, tellement à l’aise en déplacement. Le gardien numéro 1, c’est bien cet Hugo Lloris au visage juvénile et au physique d’apparence frêle. Mais sur la pelouse, le gardien des Espoirs n’est pas timide et effacé face aux attaquants adverses. Loin de là.

Absent ces deux derniers mois et demi, le gardien de but a cette fois-ci pris le temps de se soigner complètement. Revenu trop vite après un premier pépin, il avait dû céder sa place au Mans en cours de match. Sur le site de son club, Lloris confirme qu’il a cédé au péché de gourmandise sur ce coup-là : l’envie de retrouver l’odeur des terrains était trop forte : « Je me suis peut-être un peu enflammé c'est vrai. Après c'était quand même un sacré concours de circonstances : je venais d'être appelé en sélection, j'ai repris en Ligue 1 et je prends un mauvais coup sur le genou pour mon retour. C'est la faute à pas de chance. Cela dit cette fois-ci j'ai mis tous les atouts de mon côté, j'ai pris mon temps. »

Dimanche, c’est donc avec deux matchs en réserve et un gros travail physique que Lloris effectuera son grand retour. Avec la CFA2, il a retrouvé ses repères et a pu voir la différence de trajectoire entre ses jeunes potes du centre de formation qui attendent leur chance et lui, titulaire en L1, soutenu par la Direction Technique Nationale... Avec sa blessure, il a laissé sa place de possible numéro 3 ou 4 en équipe nationale à Steve Mandanda, son contemporain. Le Niçois, qui vise plutôt le Mondial 2010, n’en prend pas ombrage, mais sait qu’il aura forte affaire pour s’installer en Bleus. Celui qui a prolongé d’un an l’été dernier, sait qu’il doit d’abord retrouver son niveau de la saison passée avant de voir plus haut et regarder ailleurs. A moins que Nice, 8eme à cinq points du podium, ne décroche en fin de saison l’Europe, prochaine étape du développement d’Hugo le Boss.

Ils ont dit :
David Hellebuyck : « Franchement, je ne connaissais pas trop Hugo Lloris, mais c’est du costaud. Je ne veux pas l’enflammer (sic), mais c’est le meilleur gardien avec qui j’ai joué. A l’âge qu’il a, s’il continue à évoluer comme ça, il va vraiment réussir quelque chose. Dans le jeu, il est hyper mature. Il est doué, a un gros potentiel athlétique, il sort très bien dans les pieds des attaquants, dans les airs il est très fort, sur sa ligne aussi. Il est très rassurant pour toute l’équipe. Je ne lui vois pas de point faible. » (Football365, le 6 septembre)

Lionel Letizi : « La situation est claire : l’avenir de Nice et du football français, c’est plutôt Lloris que moi. Il est bon, il a fait une bonne saison. Il faut qu’il confirme cette année. Je suis derrière pour le conseiller. C’est sympa comme situation. Bien sûr, s’il y a un pépin, ce que je ne souhaite pas, je serais là. On peut compter sur moi, je suis assez expérimenté pour ça. Le fait qu’il reste à Nice, c’est une bonne chose. Il est dans un environnement qu’il connaît. Il a de grosses qualités. Il faut qu’il travaille encore ses points faibles car il en a. Il a encore une belle marge de progression. Que je sois sur le banc, pour lui, c’est une petite, toute petite pression… Amicale en plus. Avec Bruno Valencony, il a un bon entraîneur des gardiens et moi derrière, j’ai mon expérience. Je lui en fais profiter. Ça sert à ça l’expérience. » (Football365, le 30 juillet 2007)

Frédéric Antonetti : « Je l’aime bien car il est félin, vif. C’est un gardien qui a toutes les qualités pour réussir. Il possède une bonne lecture du jeu, est bon dans les sorties aériennes ainsi que dans les un contre un. Il lui manque juste un peu d’expérience mais c’est normal car il n’a que dix-neuf ans » (Football365 6 avril 2006)

Fabien Barthez : « Un gardien que je suis, c'est le jeune de Nice Lloris. Le petit Lloris me plaît énormément, c'est vrai. Quand je l'ai rencontré, j'ai senti un garçon réservé, qui a la tête sur les épaules. » (L'Equipe du 5 mars 2007)

Olivier DE LOS BUEIS
Football365