Nice piétine

Longtemps rayonnants au stade du Ray, les Aiglons ne parviennent plus à s’y imposer.

Nice n'y arrive plus. Intraitables à domicile pendant plus d’une année, les Aiglons ont désormais le plus grand mal à dicter leur loi dans leur stade. Battus successivement par Marseille (0-2), puis par Auxerre (1-2), ils ont dû hier se contenter d’un match nul (0-0) face au Mans, à l’issue d’une rencontre qu’ils n’ont jamais réussi à maîtriser. Cédric Kanté relativise : « Parfois il faut savoir se contenter d’un point. Contre l’OM et Auxerre, on avait fait de très bonnes choses et on avait perdu. Là, on a été très moyens et on fait match nul. Maintenant, c’est clair qu’on marque le pas. On ne peut pas se contenter de prendre un point sur trois matches devant notre public. » En outre, le Gym reste sur sept rencontres sans victoire (5 nuls et 2 défaites).

Hier, l’équipe du Mans a été pour beaucoup dans la contre-performance niçoise. Elle a confirmé tout le bien qu’on pense d’elle malgré le maintien pendant plus d’une heure de De Melo sur le banc et la sortie prématurée de Romaric (31e). Elle s’est créé la plus belle occasion de la soirée avec une frappe de Sessegnon sur le poteau (22e), et a encore été très dangereuse en fin de match par Matsui (89e). « Je suis très satisfait, a déclaré Rudy Garcia, tout le monde a eu un comportement exemplaire et on n’a pas pris de but, ce qui à Nice n’est pas facile. Avec un peu plus d’audace, on pouvait faire mieux. On s’accroche à notre cinquième place et on maintient Nice derrière nous. »

Nice ne méritait pas mieux

L’ambition teinte le discours de l’entraîneur manceau, alors que Frédéric Antonetti continue de freiner des quatre fers lorsqu’on lui parle d’Europe. Et ce n’est pas le match livré par son équipe qui va le rendre euphorique. Privé de Balmont suspendu, de Laslandes remplaçant et d’Échouafni sorti sur blessure (52e), le Gym s’est procuré quelques occasions. Ederson (27e) etKoné (29e) ont sollicité Pelé, Bamogo a raté deux balles de but en fin de match mais Nice ne méritait pas mieux. « On savait que ce serait difficile, déplore Antonetti, Le Mans n’est pas là par hasard et on n’a pas vu un grand Nice. Mais la réaction d’une partie du public qui a sifflé me déçoit. Que croient les gens ?On a le 19e budget. Pour l’instant, parler d’Europe, c’est déplacé. Je ne souhaite pas à Nice de jouer l’Europe. Demandez à Toulouse s’ils sont contents de l’avoir jouée. »On n’est pas obligé de croire Frédéric Antonetti à cent pour cent. Nice, toujours sixième, a encore les moyens de réaliser une jolie saison. À condition toutefois de disposer de toutes ses forces vives et de retrouver au plus vite le chemin de la victoire, qui le fuit depuis le 20 janvier et un succès convaincant sur Nancy (1-0).

Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe