Privé de titre depuis 1997 et une Coupe de France soulevée aux dépens de Guingamp, l'OGC Nice peut se qualifier mercredi pour sa deuxième finale de Coupe de la Ligue en trois ans. A condition de venir à bout du Vannes OC, l'invité surprise du dernier carré de la compétition. Face au club breton, promu en L2 il y a quelques mois à peine, l'occasion semble belle pour les Aiglons. Même si la pression sera sans conteste dans leur camp.
"Le danger pour une équipe comme la notre, c'est de s'embourgeoiser!" Frédéric Antonetti avait la défaite particulièrement amère, il y a dix jours, après l'élimination du Gym de la Coupe de France sur la pelouse de Monaco (1-0). "Cette coupe n'était pas la priorité de Nice cette saison, mais ça n'explique pas notre non-match, c'est une mauvaise excuse." Venus à Louis II comme on se présente en terrain conquis, les Aiglons s'étaient alors brûlé les ailes à force d'approximations et de précipitation. Des symptômes qui leur ont également été fatals à Valenciennes, ce week-end en championnat (1-0).
Deuxième club de l'élite au soir de la 15e levée, l'OGC Nice a eu depuis l'occasion de s'exprimer six fois en L1, pour un seul et unique succès, contre Auxerre, le 17 janvier dernier (2-0). Trois fois battus et tenus en échec à deux reprises depuis le 22 novembre et un succès à Saint-Etienne (1-0) - le quatrième d'une série débutée devant Paris trois semaines plus tôt - les Azuréens sont ainsi tombés dans le ventre-mou du classement, en 8e position. Une chute brutale qui, conjuguée à l'éviction du club de la Coupe de France, a érigé la Coupe de la Ligue au rang de priorité absolue du collectif niçois.
Rool: "Ne pas se la raconter"
"Ce n'est pas tous les jours que l'on joue une demi-finale de coupe, alors on est très motivé, c'est normal. Il faut savoir profiter d'un tel événement", admettait mardi Olivier Echouafni dans les colonnes de Nice-Matin. Le capitaine du Gym qui, en toute modestie, faisait écho au discours suscité de son entraîneur: "Nous assumons notre rôle de favori mais avant la rencontre nous sommes à 50/50 avec Vannes. Même si tout le monde nous voit déjà qualifiés."
L'ancien Marseillais, qui fera à l'occasion de cette demi-finale son retour de suspension, en veut pour preuve le parcours exceptionnel des Vannetais, tombeurs entre autres de Valenciennes, Auxerre et Metz aux tours précédents: "Vannes n'est pas là par hasard. Il faudra un très bon Nice pour se qualifier face à une équipe qui n'encaisse pas beaucoup de buts." Une prudence partagée par Cyril Rool, lequel se méfie tout autant de la deuxième défense de L2: "Nous sommes favoris. Mais ne faudra pas se la raconter! Prendre Vannes à la légère, ce serait la pire erreur à commettre. Le Stade de France, ça se mérite!"
Le Stade de France... sans conteste l'objet de toutes les attentions niçoises à l'heure d'en découdre avec le VOC. "Nous ne sommes qu'à 90 minutes de Saint-Denis", martèle Rool, relayé dans l'expression de son idée fixe par un Echouafni nostalgique et revanchard: "On a vécu une formidable aventure en 2006, mais aujourd'hui on veut effacer cette finale perdue contre Nancy et retrouver ce stade..." Il y a trois ans en effet, l'enceinte dionysienne avait accordé ses faveurs à l'ASNL (2-1), à l'issue d'une finale que les Niçois n'avaient pas su maîtriser, malgré une bonne demi-heure de supériorité numérique. Le rattrapage, ce n'est toutefois pas pour demain. Car à Vannes aussi, l'on rêve de Stade de France. "C'est quand même, ne l'oublions pas, la première participation de Vannes à cette Coupe de la Ligue", rappelait cette semaine Stéphane Le Mignan, l'heureux coach breton.
Yannick SAGORIN
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