Lyon se promène à Nice

En déplacement sur la Côte d’Azur, Lyon a parfaitement maitrisé son sujet pour ne faire qu’une bouchée de Niçois très nerveux (3-1). L’OL met la pression sur Bordeaux qui se déplace à Marseille dans la soirée.

Compte Rendu de la rencontre
Avant le choc Marseille-Bordeaux, Lyon, même décrié pour son style de jeu peu séduisant, avait l’occasion de mettre la pression sur les Girondins. En cas de succès à Nice, l’OL pouvait reléguer provisoirement son dauphin à quatre unités. Mais les Niçois, assommés par leur élimination en demi-finales de la Coupe de la Ligue face à Vannes (1-1, 3 tab 4), avaient une revanche à prendre devant leur public. Le souvenir d’une défaite sur fond de polémique à l’aller (3-2) était également dans toutes les têtes azuréennes…

Nice au bord du KO
Sur une pelouse très grasse et délicate, Lyon prenait d’entrée la direction des opérations avec un pressing imposant qui gênait considérablement les Niçois dans la relance. Ospina devait rapidement s’employer du pied devant Benzema (5e) pour éviter une entame catastrophique. Mais le portier colombien ne pouvait absolument rien sur un reprise à bout portant de Makoun, étrangement seul au premier poteau (0-1, 18e). Un coup de massue terrible sur les têtes des Aiglons, au bord de l’implosion. Ospina jouait les pompiers de service en remportant son duel avec Keita (21e), en repoussant le lob d’Ederson (21e) avant de s’envoler tel un chat sur une déviation de la tête de Benzema (24e). Totalement amorphe, absent dans les duels, Nice ne répondait plus et offrait le deuxième but sur un plateau à Benzema, la défense faisant preuve d’une passivité déconcertante suite à un hors-jeu passif de Juninho (0-2, 27e). Une véritable promenade de santé pour les Rhodaniens tout proche d’enfoncer définitivement les Azuréens suite à un coup franc de Juninho qui percutait le poteau (31e). Au lieu de cela, les locaux relançaient totalement le suspense en réduisant le score sur corner juste avant la pause par l’intermédiaire d’Apam (1-2, 45e+1). Sur le seul tir niçois de la première période !

Les Aiglons terminent à 9
Requinqué par ce but heureux, Nice revenait sur le terrain, de plus en plus dégradé, avec de bien meilleures intentions. Plus haut sur le rectangle vert, plus agressif, les Aiglons sortaient enfin les serres, obligeant Boumsong à une intervention in extremis devant Rémy (46e). Mais hormis une frappe trop lointaine de Ben Saada (47e) et un centre-tir non cadré de Faé (50e), les Niçois peinaient à porter le danger devant la cage de Lloris. Pour ne rien arranger, Sablé regagnait précipitamment les vestiaires pour un tacle très en retard, les deux pieds décollés du sol, sur Ederson (57e). Ce carton rouge coupait les jambes des locaux. Les Lyonnais, moins saignants, en profitaient pour poser à nouveau le pied sur le cuir et se montrer de nouveau menaçants. Rool sauvait la maison niçoise en repoussant, au premier poteau, une tête puissante de Cris (65e) tandis qu’Ospina sortait un penalty trop mollement tiré par Benzema (75e). L’OL gaspillait ses munitions avec une nouvelle opportunité en faveur de Cris, totalement oublié par l’arrière garde niçoise (77e). Allait-il le regretter ? Absolument pas. Ospina se trouait dans une sortie aérienne. Benzema, au deuxième poteau, effectuait alors un amour de remise de la tête pour le doublé de Makoun (1-3, 80e). Une soirée cauchemardesque pour les hommes de Frédéric Antonetti qui terminaient même la rencontre à 9 suite au coup de sang d’Adeilson sur Boumsong (85e). Lyon a maitrisé son sujet et surtout ses nerfs…

Le jeu et les joueurs
Heureusement qu’Ospina était là ce dimanche côté niçois. Car sans lui, et ce malgré sa sortie ratée sur le troisième but, l’addition aurait pu être beaucoup plus salée. L’OL aurait pu tuer tout suspense dès la première période sans les exploits du gardien colombien. Car les Aiglons ont été mangés durant 45 premières minutes au milieu de terrain, offrant des espaces béants aux Lyonnais pour s’exprimer. Où étaient donc passés Echouafni et Sablé ? Le deuxième a trouvé le moyen de couronner sa prestation sans relief par une expulsion fort logique. Au moment où Nice refaisait surface ! Celle d’Adeilson en fin de rencontre est anecdotique, si ce n’est que le Brésilien a effectué une entrée fracassante en Ligue 1 ! Seul motif de satisfaction d’une après-midi à oublier ? Le premier but en L1 d’Apam. C’est bien peu…

Côté lyonnais, c’est l’inverse. Ce dimanche, on a retrouvé un OL conquérant, avec une grosse maîtrise collective et technique. Les Olympiens n’ont été bousculés que durant le premier quart d’heure de la deuxième période. Sans jamais s’affoler. Pour le reste, ils ont déroulé avec un Makoun des grands soirs. Le Camerounais s’est offert un doublé mais a surtout eu une activité considérable dans l’entrejeu. Et que dire alors d’Ederson ? L’ancien Niçois, incisif, explosif, n’a fait aucun cadeau à ses anciens partenaires avec deux passes décisives. Keita n’a pas eu autant de réussite avec de jolis gestes gâchés par un excès de précipitation. L’ailier ivoirien reste terriblement agaçant et irrégulier. Quant à la défense, même sans Grosso, elle n’a jamais paru en grande difficulté. Källström et Fabio Santos se sont même permis de nombreuses montées. Preuve que Nice n’était pas bien du tout…

Vincent Duchesne
Sport24