Pour son retour à Nice, Frédéric Antonetti n'a pas vaincu avec Rennes (1-1). Un match nul plutôt logique même si Rennes pouvait peut-être espérer mieux. Mais l'expulsion d'Inamoto aurait aussi pu lui coûter le partage des points.
NICE - RENNES : 1-1
Buts : Ben Saada (44e) pour Nice. Gyan (45e s.p.)
Le banc du stade du Ray serait-il magique ? Pour la première fois depuis quatre ans, Frédéric Antonetti n'a pas passé son match à éructer avec sa gouaille légendaire. Pour cela, il aura suffit de quelques petits mètres. Ceux qui séparent le banc niçois, où le technicien corse officiait depuis 2005, de celui des visiteurs où Antonetti, désormais à la tête de Rennes, a pris place dimanche après-midi. Emu, forcément ému. "C'est tout frais. J'y ai passé quatre ans et beaucoup de choses sont encore gravées dans ma mémoire. C'est une très belle période de ma vie. Je me suis efforcé de préparer ce match comme les autres. Mais j'ai encore beaucoup d'amis à Nice. C'est le genre de match où l'affectif est présent."
Pour son retour, Antonetti l'a donc joué discrète. Il faut dire que son équipe parle pour lui. Certes, le Stade Rennais ne l'a pas emporté et peut s'en vouloir un peu. Une heure et quart durant, les Bretons ont dominé le Gym, même si les Aiglons apprécient cette configuration, en témoigne leur faible possession de balle à Saint-Etienne (un tiers, plus faible pourcentage de L1 lors de la première journée) pour une victoire assez nette. Mais la capacité des Rouge et Noir, en blanc pour l'occasion, à varier les plaisirs, ici le jeu court (avec la patte de Leroy notamment), là le jeu long (celui de Lemoine, entre autre, vers Gyan, Sow et cie), est la promesse de lendemains qui chantent.
Un manque de réalisme rennais
D'autant que derrière, le retour de Mangane dans la charnière centrale, après avoir tant manqué aux Bretons suite à sa longue suspension pour un tacle d'un autre âge sur Lacourt, est une vraie bonne nouvelle. Bagayoko et Rémy, pourtant très remuants, se sont souvent heurtés au colosse rennais, même si Chaouki Ben Saada est parvenu à trouver la faille sur un exploit personnel en partant du milieu de terrain (44e). Une minute avant l'égalisation bretonne sur un penalty de Gyan suite à une main de Paisley dans la surface (45e). La réussite des grandes équipes ? Ça reste à voir. Car dans une seconde période encore plus dominée par les visiteurs, Ekoko, fauché dans la surface, était privé d'un second penalty, avant qu'Inamoto n'abandonne ses partenaires pour un second avertissement, mettant ses partenaires en danger dans le dernier quart d'heure.
Oui, Rennes devra sans doute travailler encore son réalisme pour prétendre à de grandes choses auxquelles croit fort Antonetti. "J'ai choisi le projet de Rennes car il était intéressant. Il y a un stade de 30 000 places, le centre de formation le plus performant de France, un centre d'entraînement. Quand Nice aura tout ça, il aura un potentiel équivalent voire supérieur. Rennes se situe entre la quatrième et la septième place depuis cinq ans. On vise une place européenne, un peu mieux que l'année dernière." Oui, en quittant la Côte d'Azur pour la Bretagne, Antonetti a franchi un cap et l'a sans doute encore constaté dimanche. Mais son ancien club a eu la bonne idée de ne pas perdre face à lui. Au fond, en cette belle après-midi niçoise, tout le monde était content.
LA DECLA : Frédéric Antonetti (entraîneur de Rennes)
"Nice se satisfait sans doute de ce point, pas moi. Je pense que nous avons eu plus de situations intéressantes et que nous avons eu la possession de balle. Notre adversaire avait déjà joué ainsi à Saint-Etienne. Il nous a attendu avec deux lignes de quatre très basses. Nous avons changé notre jeu, en passant à une expression plus directe. A mes yeux, les deux évènements de la partie sont le penalty non sifflé sur Kembo Ekoko et l'expulsion d'Inamoto. Mais jouer cette rencontre à 21 heures aurait été plus judicieux".
Dave APPADOO
Eurosport