Nice ne prendra aucun risque

C'est le credo de Maurice Cohen qui étudie toutes les pistes qui mènent vers la fin d'un recrutement contrôlé. Tout devrait être bouclé lors du prochain conseil d'administration, mercredi.

Et si ce n'était pas aussi simple que ça !

Et si la Direction nationale de contrôle et de gestion attendait l'OGC Nice avec un sens du détail prononcé et une attention particulière portée au moindre chiffre ? En mémoire à tous les appels du club, l'an dernier, qui étaient venus contredire ses premières sentences ! Et si la DNCG ne voulait faire aucun cadeau au Gym après avoir perdu la face devant le Comité olympique, en fin de marathon !

Toutes ces questions et toutes ces remarques, Maurice Cohen et ses amis les ont bien présentes à l'esprit. C'est même la raison pour laquelle ils ne se risqueront pas à « monter en appel » sans un dossier des plus solides. Pour éviter toute mauvaise surprise.

Ils n'imaginent pas un seul instant que quelques contrats soient invalidés et que quelques transferts tombent à l'eau en dernière minute.

Ils n'imaginent pas revivre le cauchemar de l'été dernier qui s'était bien terminé, mais au prix de quelle débauche d'énergie.

Ils n'imaginent pas la colère de Gernot Rohr et de son staff devant un effectif amputé de quelques solides confirmations de l'année.

Ils n'imaginent pas la peine et la colère de Bigné, de Meslin, d'Abardonado, de Grégorini et de quelques autres qui se font une fête de faire un bout de chemin en rouge et noir après avoir écrit le premier chapitre de l'aventure.

Ils n'imaginent pas expliquer à un Ray en ébullition que tous les objectifs doivent être revus à la baisse et que cette fois-ci, pour de bon, il faudra serrer les rangs pour ne pas descendre.

Non, tout cela est un roman noir privé de rouge, un scénario catastrophe. Mais tout cela empêche pourtant Maurice Cohen de voir l'été arriver avec plaisir. Et Roger Ricort de participer au « mercato » de l'intersaison l'esprit dégagé et tranquille pour tenter de pêcher un gros poisson et de placer quelques espoirs chez des clubs voisins.

La vie en pointillés

II y a comme un point d'interrogation dans la vie du Gym et ce n'est pas très agréable.

Alors que le club n'a fait aucune folie, que les comptes sont en équilibre, que la saison a été réussie au-delà des plus folles espérances, que les nouveaux joueurs contactés ne mettent pas le budget en péril, il reste ce point d'interrogation en forme d'épée de Damoclès. Pour solde de toute procédure ? On n'ose le croire.

Hier, Maurice Cohen a légèrement soulevé le voile de la confidence. « L'argent que la DNCG nous demande pour l'augmentation de capital, nous l'avons !Mais techniquement, nous aurions préféré attendre la fin du litige Mandaric pour l'injecter. Ou tout au moins, ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Avec mes conseils et mes avocats, j'étudie donc la meilleure hypothèse que nous adopterons mercredi prochain lors du prochain comité directeur. Nous ne prendrons aucun risque d'être affaibli et nous ne sommes pas obligés de vendre un joueur pour équilibrer nos comptes, contrairement à la majorité des autres clubs. Nous sommes donc très sereins. Mais il nous faut être très professionnels dans notre démarche. Et ne laisser la place à aucune faille ».

Des mots en forme d'apaisement. Et si pour une fois, le bons sens l'emportait en football...

Yves MERENS
© Nice-Matin